Afrique - Afrique du Sud : une nouvelle Constitution
Il est frappant de constater aujourd’hui que tous les grands pays de l’Afrique au sud du Sahara, ceux qui auraient dû servir de locomotive à leur environnement régional pour affronter la crise et relancer des dynamiques économiques et politiques sont tous dans une situation particulièrement difficile.
À l’ouest, le Nigeria (88,5 millions d’habitants, 923 769 kilomètres carrés et possédant d’importantes quantités de pétrole) vient de rater sa transition politique. Les militaires, qui avaient promis de rendre le pouvoir aux civils et d’organiser des élections, n’ont en réalité pas accepté le changement et pour la septième fois ont installé, par la force, l’un des leurs, le général Sani Abacha à la tête de l’État le 18 novembre 1993. La crise politique aura duré quelque six mois au cours desquels la situation économique s’est aggravée et la crédibilité internationale du pays a été sérieusement entamée.
À l’est, le Soudan (28 millions d’habitants et 2,5 millions de kilomètres carrés), déchiré par une impitoyable guerre civile entre le Nord et le Sud, est doté d’un régime dont les sympathies pro-islamistes ont suscité la méfiance et même l’hostilité des bailleurs de fonds. Accusé directement par les États-Unis d’être impliqué dans des activités terroristes, le pays est lourdement endetté et connaît une misère de plus en plus dramatique.
Il reste 87 % de l'article à lire