Aéronautique - La frappe aérienne dans la zone des contacts : des exigences nouvelles ?
L’actualité de ces derniers mois a abondamment évoqué les frappes aériennes en Bosnie. Sans doute s’agit-il dans l’esprit de l’opinion publique de faire intervenir l’aviation de combat dans un rôle similaire à celui qu’elle a joué dans le conflit du Golfe avec le succès que l’on connaît. Pour les aviateurs, en revanche, la situation est d’une tout autre nature. Le contexte dans lequel il est demandé aux avions de combat d’intervenir résulte de critères plus contraignants dictés par un environnement géographique et humain très complexe. Dégager des troupes en difficulté, neutraliser des sites d’artillerie, protéger des convois humanitaires et, le cas échéant, procéder à des frappes de rétorsion suite à une agression qualifiée sont autant de missions qui peuvent incomber à l’aviation de combat sur un théâtre d’opérations tel que la Bosnie. La mission d’action aérienne dans la zone des contacts revêt donc à ce titre une importance qui peut décider du sort de la bataille. En effet, en mars et avril derniers, des indices d’une évolution « favorable » de la guerre en Bosnie n’ont été dus qu’à la menace qu’ont fait peser sur les belligérants les frappes aériennes d’une aviation de combat moderne et puissante, le préalable de la supériorité aérienne étant assuré depuis déjà de nombreux mois. L’aviation de combat moderne possède donc les capacités requises pour s’acquitter de cette mission avec succès grâce aux systèmes d’armes et aux armements nouveaux dont elle dispose. Il faut cependant que certains concepts d’opération hérités du passé soient revus et adaptés pour tirer le meilleur parti de ces capacités nouvelles.
Cette chronique va s’efforcer de faire le point sur la mission d’Action aérienne dans la zone des contacts (AAZC) et mettre l’accent sur le rôle essentiel des « contrôleurs air avancés » au sol. En effet, dans la mission d’AAZC moderne, compte tenu de la précision d’attaque requise, de la nécessité de limiter les dommages collatéraux, de la valeur des systèmes mis en œuvre et de l’environnement tactique particulièrement dense, le groupe constitué par le contrôleur air avancé (Forward Air Controller, FAC) et son équipe (Tactical Air Control Party, TACP) doit être considéré comme une partie intégrante du système d’arme.
Après avoir brièvement passé en revue l’évolution de la mission d’AAZC au cours des dernières années, les nouvelles situations dans lesquelles elle peut être envisagée seront analysées, pour ensuite définir sa nouvelle forme et plus particulièrement celle des TACP.
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