Actions internationales - Le Japon et le Conseil de sécurité de l'ONU
L’élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU est d’actualité. En 1994, le Japon comme l’Allemagne, deux États désignés encore à ce jour comme « ennemis » (1) par la Charte des Nations unies, postulent à devenir membres permanents du Conseil de sécurité. Cette volonté de participer à la gestion des affaires mondiales correspond à la puissance de ces États, mais soulève le problème de l’étendue de leur engagement par rapport à la place tenue, notamment en comparaison des autres membres permanents.
Les limites imposées par la Constitution japonaise
Après la Seconde Guerre mondiale, le Japon a été guidé par un fort sentiment pacifiste qui s’exprime en particulier par l’article 9 de la Constitution : « Le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la Nation, ou à la menace, ou à l’usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux ». De même, les forces armées et la possession d’un potentiel de guerre sont interdites. Cependant, la guerre froide et la pression des États-Unis incitent le Japon à se doter d’une politique de défense à partir de 1957. La défense contre toute agression est jugée conforme à la Constitution. Le document Basic Policy for National Defense détermine les principes de la défense nationale. Les forces armées s’appellent désormais « forces d’autodéfense » et ne peuvent servir à l’étranger. L’un des objectifs définis est le soutien de l’action des Nations unies pour la paix.
En 1991, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, le Japon a engagé des unités militaires à l’extérieur de ses frontières avec l’envoi de chasseurs de mines dans le Golfe. Par la suite, le Japon a participé au contrôle des élections en Namibie et au Nicaragua. En juin 1992, une loi est finalement votée pour autoriser l’envoi de soldats japonais dans des opérations pacifiques. Les forces d’autodéfense peuvent désormais prolonger l’action du pays au service de la paix au-delà du seul engagement financier et soutenir une candidature à un poste de membre permanent du Conseil de sécurité.
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