Actions internationales - Angola : l'évolution d'une opération de maintien de la paix
Issu de la guerre froide, le conflit angolais dure depuis 1975, entre un régime marxiste au pouvoir, le MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola), soutenu initialement par l’Union soviétique et Cuba, et l’UNITA (Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola) aidée par les États-Unis et l’Afrique du Sud. À la demande de Cuba et du gouvernement angolais en 1988, l’ONU a organisé une opération de maintien de la paix (OMP), l’UNAVEM (United Nations Angola Verification Mission). Sa mission était de permettre le désengagement des 50 000 Cubains et celui des forces sud-africaines, condition nécessaire à l’indépendance future de la Namibie. Cette OMP a en réalité recouvert trois opérations successives et différentes.
La phase d’espoir
Préliminaire d’un accord de paix signé avec l’Afrique du Sud le 22 décembre 1988, l’UNAVEM 1 a eu pour mandat de vérifier le retrait progressif et total des forces cubaines d’Angola, du 20 décembre 1988 au 6 juin 1991. Le retrait cubain se termine le 25 mai 1991, laissant l’Angola dans l’espoir de la paix. En effet, dès le 17 mai 1991, le gouvernement angolais demande à l’ONU d’assurer la vérification de la mise en œuvre des accords de paix signés le 1er mai 1991 à Bicesse (Portugal) par l’UNITA et le MPLA au pouvoir. Il s’agit de contrôler le cessez-le-feu et de participer à la formation d’une police angolaise neutre. L’UNAVEM 2 est créée le 30 mai 1991 pour un mandat de 17 mois. Le déploiement débute le 2 juin 1991 avec des observateurs militaires dans 46 zones de regroupement et vingt et un points sensibles.
La mission consiste à accompagner les équipes mixtes UNITA-MPLA chargées de l’application et du contrôle du cessez-le-feu, à les aider à résoudre les différends, à recenser les armes et les troupes dans les zones de regroupement. Dès le 2 octobre 1991, les policiers sont prêts à vérifier la neutralité de la police angolaise. Enfin et surtout, il est demandé à l’ONU de contrôler les élections présidentielles et législatives lors du scrutin des 29 et 30 septembre 1992. Le 6 février 1992, un représentant spécial du secrétaire général est désigné comme chef de l’UNAVEM 2. Le mandat est élargi par la résolution 747 du 24 mars 1992. Un département électoral est alors ajouté à l’UNAVEM 2 qui installe des bureaux dans les capitales des 18 provinces. Il ne s’agit cependant pas d’organiser les élections, cela étant du ressort du conseil créé à cet effet par les différentes parties. Quatre phases sont prévues :
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