Actions internationales - L'ONU et le déminage
Depuis 1993, l’Organisation des Nations unies s’est largement impliquée contre l’emploi de certaines armes classiques, en particulier les mines antipersonnel (1). En effet, les organisations internationales estiment aujourd’hui à 110 millions le nombre de mines disséminées dans 64 pays. Chaque année, 2 à 5 millions de mines supplémentaires sont posées. Selon le CICR, 800 personnes sont tuées par les mines antipersonnel chaque mois et des milliers d’autres mutilées. Les pays victimes sont essentiellement les États en voie de développement qui ont été soumis à des conflits, souvent internes, dans lesquels le droit humanitaire sur l’emploi des mines ne s’applique pas. Les objectifs de l’ONU sont d’intensifier les opérations de déminage et de développer le droit humanitaire dans ce domaine, en particulier en l’imposant en droit interne par un amendement au protocole 2 de la convention de 1980 sur les armes inhumaines.
Les mines antipersonnel : une menace permanente
Les mines antipersonnel n’ont pas pour objectif de tuer mais de mutiler. Cet armement peu coûteux est relativement aisé à mettre en œuvre et permet à n’importe quel combattant occasionnel de l’utiliser, avec l’inconvénient majeur de l’inexistence d’un plan de pose facilitant son relevage. En outre, il peut aussi être mis en place par des moyens plus perfectionnés, avions, hélicoptères, tirs d’artillerie, afin d’interdire tout mouvement dans des zones étendues. Cette dispersion empêche aussi tout plan de pose.
Employées comme armes de terreur, les mines antipersonnel ont pour cibles les populations civiles, souvent rurales. Le paysan ne peut plus produire et participe alors à la paralysie économique du pays. En Angola, les champs de mines ont fait diminuer la production agricole de 25 %. En Afghanistan, les systèmes d’irrigation ont été minés dans 29 provinces. Le bétail n’est pas épargné. Les mines entravent enfin l’aide humanitaire. Le Programme alimentaire mondial a été par exemple contraint de faire parvenir son aide par voie aérienne au lieu des voies terrestres en Somalie, en Angola, au Mozambique, au Soudan et en Afghanistan. Dans ce dernier pays, 20 000 kilomètres de routes y sont potentiellement minées contre 5 400 de routes ouvertes à la circulation. L’aide humanitaire, le retour des réfugiés ou des personnes déplacées ne peuvent donc se faire sans la liberté de mouvement.
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