Les auteurs qui ont enquêté sur les comportements des militaires à l’égard des réseaux sociaux y distinguent trois types de pratiques habituelles, qui utilisent le web social comme un espace de mise en scène du soldat, un outil de contestation ou un vecteur de soutien. Ils exposent ainsi l’usage militaire actuel des réseaux sociaux.
Du virtuel au réel : l’impact du web social sur les forces armées
The Virtual in the Real: the Impact of Social Web on the Armed Forces
The authors who searched for military behavior in regards to social networks distinguished three types of habitual practices: utilizing the social web as a setting space for soldiers, a tool of contestation, or a vector of support. They expose the current military usage of social networks.
Depuis une dizaine d’années, le web tend à devenir de plus en plus « social » : les nouvelles plateformes créées au cours de cette période (Facebook, Twitter, YouTube, Flickr, Tumblr, etc.) favorisent en effet les interactions et échanges de toutes sortes entre les internautes. Le taux de pénétration d’Internet croît à un rythme impressionnant et le nombre d’utilisateurs du web social augmente de façon exponentielle. Au niveau mondial, la population online est estimée aujourd’hui à plus de 2 milliards d’individus, la France se classant au 10e rang (1). Quant à Facebook, il a dépassé le milliard de membres dans le monde et compte environ 25 millions d’adeptes en France (2). Cette nouvelle donne concerne l’ensemble du corps social et le monde des armées n’échappe pas à la règle.
Les militaires se sont mis à utiliser le web social à titre privé bien avant que les armées ne s’y investissent à titre officiel, comme en témoignent les blogs de soldats (ou « milblogs »), qui ont connu leur apogée dès le milieu des années 2000. Un sondage effectué en 2011 au 3e Régiment d’infanterie de Marine confirme cette tendance puisqu’il a permis de constater que les deux tiers des soldats interrogés se connectaient régulièrement à Facebook (3). Et bien sûr, les proches de militaires (au sens strict – familles, amis – comme au sens plus large, les « fana milis ») communiquent également par les réseaux sociaux, d’autant plus librement qu’ils ne sont pas soumis au devoir de réserve.
Pour donner un aperçu de l’impact du web social sur les forces armées, trois types de pratiques observées chez les militaires et leurs proches seront analysés ici. Le web sera ainsi présenté successivement comme un espace de mise en scène du soldat, comme un outil de contestation puis comme un vecteur de soutien.
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