Les Palestiniens. Genèse d’une nation
Journaliste, Xavier Baron a été en poste pendant une quinzaine d’années au Proche-Orient. En 1984, il avait publié aux éditions « Le Sycomore » Les Palestiniens, un peuple, dont on avait pris connaissance avec intérêt. C’est cet ouvrage entièrement remis à jour, auquel il a adjoint 250 pages, qu’il présente sous une forme agréable et maniable, agrémenté de surcroît d’annexes étoffées d’une centaine de pages. Une chronologie s’étend de 1891 (protestation des notables de Jérusalem contre l’immigration juive et l’achat de terres par les colons juifs) au 5 septembre 1999, date de la signature de l’accord israélo-palestinien de Charm el-Cheikh pour relancer l’application du mémorandum de Wye River. Une très riche section « document » commence par le texte de la résolution 194 de l’Assemblée générale de l’Onu (1948) : elle reconnaît aux réfugiés le double droit au retour et à l’indemnisation. Seule la bibliographie paraît bien courte pour un ouvrage de ce type ; il est vrai qu’elle pourrait aisément remplir le quart du volume.
Dans un style clair, peu chargé de références scientifiques ou d’abus de citations, Xavier Baron promène le lecteur dans tous les lieux où s’est déroulé le tragique destin du peuple palestinien : Israël, Liban, Jordanie, Syrie. Les deux parties qu’il a adjointes à sa précédente publication ont des titres suggestifs : « L’adieu à la révolution », période qui va de l’intifada au retour d’Arafat sur le sol palestinien, puis « Les désillusions », qui ont succédé à l’euphorie des accords d’Oslo du fait de l’assassinat de Rabin et du mandat de Netanyahu. L’arrivée au pouvoir d’Ehud Barak a redonné vie à l’espoir. Cependant, voici que les Palestiniens sont placés face à l’immense incertitude que représente la succession de Yasser Arafat. L’homme cumule, en effet, trois postes clefs : président du Comité exécutif de l’OLP, président de l’Autorité palestinienne, chef du Fatah. Il ne sera pas facile à remplacer, tant il s’est identifié pendant plus de quatre décennies à la lutte de son peuple. Mahmoud Abbas, profondément engagé dans le processus de paix, signifierait la continuité et l’espoir. Farouk Kaddoumi, animateur de l’opposition légale à ce processus, témoignerait de l’ampleur des déceptions palestiniennes accumulées depuis les accords d’Oslo. ♦