Dictionnaire de la France sous l’Occupation
Professeurs d’histoire contemporaine, auteurs de nombreux ouvrages sur Laval, Vichy, la France à Londres, Vichy et le fascisme, les époux Cointet étaient particulièrement indiqués pour coordonner le travail de l’équipe de 15 historiens qui a réalisé ce dictionnaire pratique, vivant, bien présenté, dense. En une série d’articles s’étalant d’Otto Abetz à Jean Zay qui ne dépassent pas les 3 pages (sauf pour Pétain six et demi, et Laval quatre et demi), l’ensemble des situations, des acteurs, des événements clefs sont retracés dans toutes leurs nuances.
Le cadre chronologique retenu dépasse la stricte période de l’Occupation. Il débute à la conférence de Munich pour s’arrêter à la Libération. L’espace est celui de la France occupée. Quant aux acteurs, les auteurs en ont retenu trois catégories principales : les résistants, les collaborateurs bien entendu, mais aussi tous ceux qui se sont situés dans une zone grise et ont également pesé sur le cours des événements. Les thèmes répertoriés paraissent fort larges : stratégie, comme l’Afrique dans la stratégie allemande ; constitutionnel, les Actes de 1940 ; politique, culture, économie, social, arts ; le champ d’investigation est à juste titre fort étendu.
Chaque article est accompagné d’une courte bibliographie. En outre, le lecteur trouvera une bibliographie générale, une chronologie, une liste des principales abréviations ainsi que des cartes présentant le régime d’Occupation différencié de la France, divisée qu’elle fut non seulement en zones occupée et libre, mais aussi en départements annexés, rattachés au commandement militaire de Bruxelles (nord) et une zone interdite s’étirant du sud d’Arras à Belfort.
Document de travail et de référence, ce dictionnaire enrichit la nombreuse littérature consacrée à l’un des grands sujets d’histoire contemporaine, dont la charge émotionnelle est loin d’être épuisée. Il renvoie à bien d’autres lectures, mais peut presque suffire à lui-même tant il est riche et suggestif. ♦