En plaidant pour un nouveau dialogue entre Afghans en 2013, l’auteur qui est un expert engagé et averti du théâtre afghan, appelle à une médiation qui favorisera le jeu libre des forces politiques et ethniques afghanes. Il appelle la Confédération helvétique, mieux préparée qu’aucun autre pays, à jouer ici un rôle décisif.
Préambule - Au chevet de l’Afghanistan : pour une médiation suisse
Preface - At Afghanistan’s bedside: Towards a Swiss Mediation
In pleading for a new dialogue between Afghans in 2013, the author, who is an expert in Afghan affairs, calls for a mediation that will seek the free play of Afghan forces, both political and ethnic. The author calls on the Helvetic Conference to act as an arbitrator because he believes they are better prepared than any other country to play a decisive role there.
Une hirondelle ne fait pas le printemps ! Admettons cependant que les discussions informelles tenues à huis clos, les 20 et 21 décembre près de Chantilly, entre les divers protagonistes afghans aient apporté un rayon de soleil. Les deux délégués des taliban (1) y ont fait preuve d’un certain esprit d’ouverture : ils ont notamment envisagé une amnistie générale en faveur de ceux qui ont lutté contre eux, permettant ainsi la perpétuation de la Police et de l’Armée nationale afghanes. Les quatorze pages de leur déclaration comporteraient par ailleurs diverses atténuations à la vulgate talibane qui laisseraient espérer que le dialogue interrompu en mars 2012 à Doha va pouvoir reprendre avec les Américains : la condition de cette reprise demeure la libération des neuf taliban encore retenus à Guantanamo. Ce sera difficile à obtenir, mais cela se situe dans le prolongement de la libération de quatre taliban dernièrement effectuée par les Pakistanais et fort bien accueillie par Mollah Omar, le chef charismatique de l’opposition religieuse.
Avec les taliban, certes, rien n’est simple. On peut cependant envisager avec eux l’hypothèse minimale d’une négociation qui accompagnerait en 2013 les inévitables hostilités sur le terrain afghan, tout en atténuant l’impact de la guerre civile naissante. Quels sont les éléments qui autorisent de se raccrocher à cet espoir ? Quelles seraient les conditions permettant de faciliter le dialogue entre Américains et taliban ? Quel est l’esprit qui devrait présider aux négociations ?
Quelques motifs d’espérance
La hiérarchie des taliban décimée par les drones n’a plus la position de force qu’on lui attribue. On remarquera cependant que le prolongement des tirs requinque l’opposition : il se traduit, en effet, par la disparition de responsables modérés connus et leur remplacement par des éléments jusqu’au-boutistes inconnus, prêts à mener la guerre à tout prix.
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