La politique de défense du Royaume-Uni a dû s’ajuster aux tendances de l’économie de défense, budgets constants, voire déclinants et coûts croissants d’acquisition des équipements. Une réduction des forces armées en a résulté. Le « principe de substitution » cher à l’économiste propose des pistes pour y faire face car la protection pourrait être assurée par d’autres moyens et méthodes tels que l’emploi des forces de réserve et la privatisation. Les armées de l’an 2050 n’auront rien à voir avec celles d’aujourd’hui.
Politique britannique de défense : les défis pour l’économie de la défense
British Defense Policy: The Economic Challenges Posed by Defense
The defense policy of Great Britain must adjust itself to the trends of defense economy, where budgets are remaining tight or even in some cases shrinking but the cost of equipment is only increasing. A reduction in the size of the armed forces has resulted. The Substitution Principle, which economists are quite fond of, suggests ways to cope in the face of this austerity by other means, such as the use of reserve forces or privatization. The armies in 2050 will look nothing like they do today.
Depuis la fin de la guerre froide, la politique de défense du Royaume-Uni connaît une évolution continue. Le Royaume-Uni a joué un rôle militaire mondial avec ses forces qui ont été déployées dans de nombreux conflits, comme la première guerre du Golfe et ceux de Bosnie, du Kosovo, en Somalie, en Afghanistan et en Irak. Pourtant ce rôle mondial n’a pas pu s’échapper aux pressions économiques sur les budgets de défense qui ont été réduits et aux coûts d’équipements toujours en hausse ; ce qui a conduit à une recherche résolue d’amélioration de l’efficacité et du meilleur rapport qualité-prix au sens large. Depuis 2004, le ministère de la Défense britannique a pu réaliser près de 6,2 milliards d’euros d’économies par optimisation de l’efficacité d’ensemble. En moyenne, l’augmentation des coûts entre générations d’équipement a été contenue à 6 % par an pour les avions de combat et les chars du Royaume-Uni (1).
Cette optimisation a été permise par une plus grande privatisation des services rendus aux forces armées et l’adoption des techniques comptables plus efficaces. Plus récemment, la crise économique et financière a conduit à une révision d’envergure de la défense à la suite d’une Strategic Defence and Security Review conduite en 2010, la SDSR 2010. Les mesures prises ont conduit à une réduction du budget de la défense de 8 % ainsi qu’à des réductions importantes du personnel militaire et civil. D’ici 2020, 33 000 postes militaires (19 %) et 32 000 postes civils (38 %) seront supprimés. En revanche, la réduction des effectifs de l’Armée de terre de 20 000 soldats sera en partie amortie par l’augmentation de sa réserve opérationnelle portée à 30 000 militaires. En 2012, le gouvernement a également annoncé des réductions supplémentaires de budgets de 1,6 milliard d’euros pour la période 2013-2015. Il est évident que de telles réductions de budget et de personnel conduisent à la diminution des capacités militaires du Royaume-Uni.
Comme c’est toujours le cas, les mesures annoncées seront ponctuées de déclarations sur l’amélioration de l’efficacité d’ensemble pour tirer le meilleur de son investissement ; la fameuse best value for money. Parmi les améliorations évoquées, il y a les réformes des structures et de gestion du dispositif de la défense permettant de renforcer la capacité de prise de décisions au plus haut niveau au sein du ministère. La gouvernance du ministère de la Défense est en pleine réorganisation pour le rendre « plus petit, plus fort et plus stratégique » tandis que des études du modèle GOCO (2) sont en cours pour des activités concernant les équipements et le soutien.
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