L’accélération de l’innovation technologique et de la concurrence, les nouvelles attentes sociétales forcent les industries de souveraineté, celles de la défense, de la sécurité, de l’aéronautique, de l’espace et du nucléaire, à être encore plus rapides, souples et adaptables. Dans ce contexte, l’intelligence économique, en apportant notamment un décryptage de l’environnement et en anticipant les risques potentiels, est essentielle pour aider les décideurs à développer leur stratégie.
Perception is reality : les nouveaux enjeux de l’intelligence économique
Perception is Reality : The New Economic Challenges Facing Intelligence
With the acceleration of innovative technological competition, new societal expectations are forcing sovereign industries, like those of defense, security, aerospace, and nuclear energy, to be even faster, more flexible, and more adaptable. In this context of intelligence economics, providing decryption of the environment and anticipating potential risks, is essential to help policymakers develop their strategy.
Longtemps, le marché des industries de souveraineté, par la nature même de ses clients – les États, a été relativement protégé. Puis, en quelques années, d’importantes mutations – à la fois technologiques, économiques et sociétales – sont venues remettre en cause des équilibres qui semblaient immuables.
La première, c’est l’accélération de l’innovation technologique. Ainsi, les systèmes de défense, reposant de façon croissante sur les nouvelles techniques de l’information et de la communication (NTIC), évoluent-ils désormais quasiment au même rythme que l’industrie de l’informatique et des télécoms. Non seulement les technologies civiles mènent l’innovation, mais de plus elles bouleversent les modèles économiques. Bien entendu, l’industriel de défense a toujours un rôle clé à jouer au niveau de l’adaptation de ces technologies civiles aux contraintes extrêmes du milieu militaire. Mais, s’il ne prend pas garde, sa valeur ajoutée diminue rapidement au fur et à mesure que sa dépendance à des prestataires externes augmente.
La deuxième mutation, c’est la montée de la concurrence. En Occident, la dégradation des comptes publics de nombreux pays et la crise financière ont eu pour conséquence une forte diminution des budgets publics. La compétition entre industriels locaux n’en a été alors que plus forte, chacun cherchant à limiter l’impact de la crise de ses marchés traditionnels sur son activité domestique. Quant au reste du monde, l’émergence de nouveaux marchés – les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) – a aiguisé l’appétit de ces mêmes industriels, percevant alors ces nouvelles possibilités comme un moyen de compenser les manques à gagner locaux. Avec, à la clé, le développement d’une concurrence acérée entre grands acteurs.
Il reste 89 % de l'article à lire
Plan de l'article