Avec cette radioscopie pertinente de la diplomatie et de ses évolutions, on mesure combien sa pratique est évolutive mais sa discipline reste constante et exigeante, pour comprendre « l’autre » et faciliter la marche de la paix.
La diplomatie d’hier à demain
Diplomacy from Yesterday to Tomorrow
With this pertinent fluoroscopy of diplomacy and of evolutions, we measure not only how its practice is evolving,but how its discipline remains constant and demanding for understanding “the other” and facilitating the peace march.
Tout au long du XXe siècle, la diplomatie a connu des transformations considérables. Au début, comme on le sait, la diplomatie était l’art de mener des relations bilatérales entre États comme alternative à la guerre (quand les hommes se parlent, ils ne se font pas la guerre, dit la sagesse populaire). Les diplomates appartenaient à la bonne société de leur pays et souvent s’entendaient mieux avec leurs collègues des autres pays qu’ils ne communiquaient avec leurs compatriotes appartenant à d’autres milieux sociaux. On naissait diplomate en quelque sorte (il y avait des traditions familiales, des filiations) et les capacités professionnelles se résumaient, le plus souvent (comme dans l’ensemble de la bourgeoisie qui assumait diverses fonctions dirigeantes à l’époque) à la culture générale, aux bonnes manières, à l’élégance vestimentaire et à la maîtrise du français, qui était la seule langue de la diplomatie.
La diplomatie en mouvement
La Première Guerre mondiale a provoqué la première grande révolution dans le métier de diplomate. La Conférence de la Paix en 1919 (à Versailles) marque le début de la diplomatie multilatérale de haut niveau et le diplomate dut tout à la fois maîtriser l’anglais (les Américains ne négociaient pas en français) et une série de matières techniques comme le désarmement, les compensations financières, les transports internationaux, etc. Du coup, le recrutement des diplomates a mis davantage l’accent sur les compétences professionnelles que sur le milieu social, suivant le processus de démocratisation général de nos sociétés. L’usage de la force pour la conduite des relations extérieures d’un pays fut sévèrement restreint et même prohibé et la diplomatie se vit reconnaître une forme de prééminence dans les relations internationales, avec la création de la Société des Nations. Le bilatéralisme céda progressivement la place au multilatéralisme et les relations multilatérales se sont déployées dans le cadre d’organisations internationales dotées de compétences générales ou spécialisées. Dans ce dernier cas, on vit apparaître des délégués auprès des organisations internationales, qui n’étaient pas nécessairement des diplomates, mais bien des experts détachés par leur administration.
Les dernières décennies du XXe siècle ont vu une transformation encore plus profonde de la diplomatie. La barrière de la souveraineté, qui protégeait les États contre les interférences dans leurs affaires intérieures, a commencé à se déliter. La diplomatie, naguère confinée aux salons et salles de réunion, s’est étendue progressivement au domaine économique, culturel, universitaire… La technologie de l’information surmonte l’obstacle des distances et permet une communication rapide entre le diplomate et ses autorités. Internet décuple les capacités du diplomate à communiquer, tout en lui donnant la possibilité de se concentrer sur son travail principal : établir et nourrir des relations avec un vaste éventail de représentants de la société du pays où il se trouve.
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