La perspective annoncée de retrait oblige les acteurs du dossier afghan à se positionner à l’égard des perspectives de recomposition politique, de progrès économique et social, et de sécurité régionale. La posture adoptée par les taliban reste à préciser comme l’engagement des pays de la coalition. L’auteur familier du champ esquisse des scénarios intérieurs et des perspectives régionales.
Vers un début de processus de paix afghan ?
Towards the Beginning of a Peace Process in Afghanistan?
The announced possibility of an obligatory retreat of all actors in the Afghan file has positioned itself against the viewpoints of political recomposition, economic and social progress, and regional security. The posture adopted by the Taliban remains to be defined as an engagement for the coalition countries. The author, familiar with the field, sketches interior scenarios and regional perspectives.
Après des années de quasi-paralysie, les discussions pouvant mener à un processus de paix en Afghanistan ont connu une accélération ces derniers mois. Ceci ne devrait surprendre personne : nous sommes dans une temporalité particulièrement tendue et, à l’horizon 2014, se profile une triple crise économique, politique et sécuritaire risquant de conduire à un réajustement très vif, et potentiellement très violent, des institutions de ce pays. La première découle directement de la baisse des crédits occidentaux versés à l’Afghanistan, doublée d’une fuite vers l’étranger des capitaux des classes les plus aisées du pays ; la seconde viendra des élections présidentielles prévues en 2014 dont on peut raisonnablement anticiper qu’elles seront politiquement, sinon juridiquement, encore moins légitimes que celles de 2009 ; la troisième résultera du retrait – partiel ou total – des troupes occidentales, créant un vide que l’armée afghane ne pourra combler qu’en partie.
À ce contexte déjà fort préoccupant, on doit ajouter la profonde crise que traverse, lui aussi, une fois de plus, le Pakistan. Il n’est pas surprenant dès lors que les différentes parties au conflit s’emploient à faire bouger les lignes et à esquisser un processus de paix.
Les choses évoluent dans le bon sens, mais sont encore très fragiles en termes de substance comme de formats. Le Pakistan a envoyé des signaux encourageants, le gouvernement afghan est soucieux de se trouver une place active dans des pourparlers futurs, les États-Unis demeurent dans une position attentiste et difficilement lisible et les taliban évoluent avec un sens aigu du calendrier. On assiste actuellement à une multiplication des pistes de discussion, chaque interlocuteur tentant d’exister : rencontre de Chantilly, Sommet afghano-pakistanais à Londres, proposition de l’ONU pour des pourparlers à Douchanbé et autres initiatives. Il reste à trouver une formule qui permette à ceux qui ne veulent pas se parler d’échanger de manière constructive et d’inclure toutes les parties, notamment les puissances régionales et l’Union européenne.
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