À partir d’un diagnostic sans concession du mal politique qui ronge l’Afghanistan et ses élites, l’auteur explore plusieurs pistes possibles post-2014 et tire les bases de la reconstruction d’une responsabilité collective des Afghans qui permettrait de tenir ce pays à l’écart des stratégies extérieures.
Perspectives et stratégies de sortie de crise pour l’Afghanistan en 2014
Perspectives and Strategies to take from the Crisis in Afghanistan in 2014
Starting with a diagnostic without concessions of the bad politics that have gnawed at Afghanistan and its elites, the author explores several possible tracks post-2014 and takes, as the basis of reconstruction, a collective responsibility of the Afghans which would keep the country out of the way of external struggles.
Alors que l’échéance de 2014 approche, les Afghans se sentent de plus en plus concernés par leur sort et par la situation du pays. L’année qui vient de s’écouler a été chargée en événements qui ont semé le doute ; il est désormais certain que les dirigeants actuels, et notamment le président Karzai, continueront à appliquer la même politique en privilégiant leurs intérêts personnels ; politique qui a conduit à la tourmente du pays. Ces dirigeants ne savent pas ou ne veulent pas savoir que la situation actuelle de l’Afghanistan est considérablement différente de celle des années passées. Le peuple afghan devra vivre cette nouvelle étape seul et il n’y parviendra que si ses élites s’y impliquent.
Ces dix dernières années en effet, le président Karzai n’a pas réussi à mettre en place un État fort, une entité nationale qui aurait permis une transition en douceur. Le pays a manqué d’un leadership efficace. C’est au contraire la corruption qui a gangrené la société entraînant une grave crise de confiance. Le pouvoir politique n’a pas réussi à mettre en place une force de sécurité qui aurait maintenu une cohésion nationale durant la phase de transition.
Avec le retrait des forces internationales, les forces régionales vont tenter de se renforcer et de jouer un rôle plus important : les menaces actuelles vont s’accentuer et le conflit contre les taliban va devenir de plus en plus violent et sanglant. Ces nouveaux défis vont rendre cette transition des plus complexes. Même le transfert des responsabilités pour la sécurité, qui fait partie intégrante du processus de transition, n’a pas rencontré le succès escompté. Les différents rapports mis à la disposition du public sur le sujet ont plus servi à justifier le processus qu’à démontrer la complexité et la réalité des difficultés, comme s’il s’agissait d’éviter toute anxiété ou toute panique en vue de 2014.
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