Les compensations directes, les offset (transferts de technologie, localisation de production) sont souvent un mal nécessaire. Bien maîtrisées, elles constituent un levier de la compétitivité nationale, permettent aux industriels français d’accéder à de nouveaux marchés et de créer ainsi de la valeur. La maîtrise des transferts de technologies constitue un axe de progrès intéressant, régulé par une organisation et une gouvernance dédiées, qui ne se limitent pas au seul contrôle a priori.
Transferts de technologie et compétitivité économique
Technology Transfers and Competitive Economy
The direct compensations of offiet (technology transfers and product localization) are often an unfortunate necessity. Well handled, they constitute a lever in national competition, permitting French industries to access new markets and so create their worth. The mastering of these technology transfers constitutes an interesting axis of progress, regulated by a dedicated organization and government, which are not solely limited to a priori control.
L’actualité récente a remis brutalement en lumière la question sensible des transferts de technologie française à nos partenaires commerciaux : fin décembre 2012, ont été révélés dans la presse nationale des soupçons relatifs à un possible accord-cadre confidentiel de coopération nucléaire entre EDF et China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC), qui ont conduit l’Inspection générale des finances à décider d’engager une enquête pour éclaircir les conditions de l’accord signé en 2011 *.
La crise économique mondiale et l’émergence de nouveaux acteurs à fort potentiel économique et industriel ne cessent d’inquiéter, dans un contexte de concurrence exacerbée entre pays occidentaux. Les principaux pays acheteurs d’équipement de défense – au premier rang desquels les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) – sont de plus en plus exigeants. Rares sont désormais les acquéreurs étrangers qui n’introduisent pas des demandes fortes en matière de transferts de technologie ou de localisation de la production. Ceux-ci impliquent des enjeux complexes, liés à un équilibre subtil et évolutif entre les aspects commerciaux, stratégiques et sécuritaires des pays exportateurs. Face au risque que font porter les transferts sur l’avantage compétitif occidental en matière technologique, condamnant à terme la compétitivité, la priorité sera donnée ici à la prise en considération de leurs incidences commerciales et économiques. Le constat sur les transferts obligés de technologie est-il inéluctable ou des solutions sont-elles envisageables ?
Évolution du marché mondial de défense
Du fait des fortes contraintes budgétaires que connaissent la plupart des pays occidentaux, les dépenses militaires s’inscrivent dans une tendance baissière. Les marchés, tant de recherche que de production, sont sous tension pour les industriels (européens plus encore qu’américains), qui dépendent encore davantage des marchés à l’export pour se financer et trouver des relais de croissance. Les États occidentaux ont quant à eux intérêt à développer les exportations de façon à améliorer la balance commerciale, sécuriser l’emploi sur le territoire national et gagner en compétitivité par des effets de série plus importants, tout en amortissant les investissements consentis. Sur le long terme, il est vital pour eux de conserver une certaine avance technologique, garante de leur suprématie militaire et de contrats futurs, et donc de trouver des financements pour les bureaux d’études. Les transferts de technologie y contribuent dans une logique discontinue, leur pertinence étant à apprécier à l’aune des calendriers politiques des pays, d’un équilibre entre les dimensions économiques, stratégiques et sécuritaires du transfert et du degré de compétition influençant la compétitivité « qualité » de l’offre, la compétitivité « prix » étant censée être acquise.
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