Une analyse par l’image diffusée de la réalité des combats que conduisent les forces françaises révèle une évolution rapide de l’opinion publique qui prend brutalement conscience à la fois des risques pris et encourus et des effets des engagements militaires français. Les combats investissent les écrans ; c’est ce que révèlent les travaux que l’auteur présente ici.
Les images combattantes à la télévision française - De l’absence à l’omniprésence (2001-2011)
Images of Combatants on French Television
An analysis of the broadcasted images of the reality of combat conducted by French forces reveals a rapid evolution of public opinion, which became brutally aware of the risks taken throughout these operations and the effects of French military engagements. The combats are committing to the screen; it's what this reveals that is the work of the author.
Le 18 août 2008, 10 soldats français perdent la vie en Afghanistan lors de l’embuscade d’Uzbin. À la télévision, l’événement est traité dans une espèce de sidération, comme si ceux qui devaient relayer l’information redécouvraient une réalité combattante oubliée, la mort au combat. Il marque aussi un tournant réel dans la manière dont ce média montre les militaires français. À partir de 2008 en effet, les images de combat abondent alors qu’elles étaient rares, voire inexistantes, dans les années précédentes. Il ne s’agit pas là seulement d’un effet de suivisme médiatique : la réalité des opérations sur le terrain induit évidemment en grande partie ce changement de traitement de l’actualité militaire.
Reste que la réalité combattante, largement négligée alors qu’elle aurait pu être traitée en certaines occasions à la télévision, devient prioritaire à partir de 2008. On le voit par l’analyse d’une base de données d’un millier de documents télévisuels diffusés de 2001 à 2011 sur les chaînes hertziennes, constituée à l’Inathèque : journaux, magazines d’actualité, émissions de débats * ayant pour objet principal les militaires français dans toutes les situations (opérations extérieures, missions intérieures, réformes de l’institution de Défense, etc.), dont le graphique ci-dessous révèle la répartition au cours de la décennie.
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