Une Écosse indépendante serait amenée à constituer des forces armées à partir de la composante écossaise des forces britanniques. Elle devrait se prononcer sur son adhésion à l’Otan, le futur de la base nucléaire stratégique de Faslane et définir ses relations de sécurité avec son environnement. Inventaire des questions ouvertes par cette perspective.
Écosse : l’enjeu de la défense
Scotland: Defense Challenges
An independent Scotland would have to become the Scottish part of the British armed forces. She would be expected to vote on its ascension into NATO, the future of her strategic nuclear base of Faslane, and to define security relations within her environment. A stock-list of open-ended questions arise offered in this perspective.
Une défense autonome est l’attribut indispensable de la souveraineté. Si elle accédait à l’indépendance, l’Écosse devrait définir les missions que son gouvernement souhaiterait assigner à ses forces armées avant d’en spécifier le format et la composition (priorité à la composante navale, aérienne, terrestre ?), l’exercice s’inscrivant dans une contrainte budgétaire forte.
Cette réflexion ne peut faire table rase de la situation actuelle caractérisée par une totale imbrication des composantes nationales au sein de la structure de défense britannique. Il ne s’agit pas de répartir mathématiquement les effectifs et les matériels entre l’Écosse et le Royaume-Uni (rUK, soit rest of UK) en fonction d’une clé de répartition à définir (part de l’Écosse dans le PIB national, environ 9 %, ou en fonction de son poids démographique ?). Les arbitrages conduiront nécessairement à démanteler des unités déjà constituées pour répondre à une doctrine d’emploi précise : les brigades multirôles, essentiellement configurées en vue de leur déployabilité dans les théâtres extérieurs dans un délai réduit. Ainsi, le régiment blindé des Royal Scots Dragoon Guards, dont Alex Salmon souhaite faire le fer de lance d’une force armée écossaise, et qui est actuellement intégré à la 7e Brigade blindée, les fameux « Desert Rats », n’est peut-être pas la composante la plus adaptée à l’outil de défense allégé dont l’Écosse aurait besoin.
Quelle sera l’importance des transferts d’unités entre les deux pays ou plus exactement de quelles unités le gouvernement britannique acceptera-t-il de se séparer et à quel prix ? De quelles nouvelles capacités une Écosse indépendante devra-t-elle se doter (en matière de forces spéciales, par exemple) ? Quel degré de coopération sera jugé acceptable par les deux États dans le domaine de la couverture aérienne et du renseignement ? Telles sont les questions de base qui se poseront au futur ministère de la Défense écossais. D’autres, plus épineuses encore, devront être résolues qui concernent l’environnement international. Les responsables du Scottish National Party (SNP) semblent envisager une sorte de pacte nordique avec pour partenaires la Norvège et le Danemark, projet difficilement réalisable tant que le SNP s’arc-boutait sur une position de retrait de l’Otan, remise en cause lors du récent congrès de Perth (octobre 2012).
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