C’est à une structure de neutralisation rapide par frappe ciblée de l’adversaire où qu’il soit que réfléchissent les chercheurs américains qui utilisent pour ce faire une intégration multicouche, multisenseurs et multivecteurs de moyens modernes au profit du président des États-Unis. Nouvelle frontière technologique et stratégique, elle pourrait entrer en service à la fin de la décennie.
Le nouveau concept américain de frappes stratégiques rapides
The New American Concept of Rapid Strategic Strikes
This essay explores the structure around the rapid neutralization associated with targeted strikes aimed at the opponent that is being implemented by American researchers using integrated multi-layered, multi-censored, and multi-vectored modern means to the benefit of the US President. This new technological and strategic frontier could come into service at the end of the decade.
Depuis 2001, le concept de frappes stratégiques rapides (Conventional Prompt Global Strike) ou CPGS se veut une nouvelle posture militaire américaine dont le début de formulation date de l’Administration Bush. Malgré les éléments conceptuels définis dans le cadre des Quadrennial Defense Review, les QDR de 2006 et 2010, aucune doctrine n’a encore émergé en matière de déploiement et d’emploi du CPGS. Sans doute parce que tous les questionnements n’ont pas encore reçu de réponses suffisantes. On peut penser que les points litigieux auront été aplanis avant la fin de la décennie.
Quelle place donner à l’arsenal conventionnel (volume et conditions de mises en œuvre) si cet arsenal nouveau doit pouvoir être utilisé ponctuellement afin de neutraliser un nombre limité de cibles ? Cela fait certainement partie de la problématique posée par l’existence de ce concept innovateur, peu connu, mais très intéressant à étudier. Presque absent dans la presse d’outre-Atlantique, puisqu’en pleine évolution, il a été bien documenté par la Fondation pour la recherche stratégique (note n° 05/2012).
Le concept de frappes stratégiques rapides est la future réponse aux risques et menaces que peuvent avoir à subir les États-Unis. Les objectifs ne sont plus de détruire un adversaire en lui infligeant des dégâts insupportables avec des conséquences pour les populations et les infrastructures des opérations militaires, mais d’exercer une pression sur les dirigeants du pays concerné pour obtenir des concessions ou remplacer le régime en place ; dans la lutte contre-terroriste, il s’agit d’atteindre des groupes agissant depuis des territoires neutres, voire alliés. Ce concept repose sur un emploi ponctuel et peu important de frappes. Celles-ci doivent être capables d’atteindre n’importe quelle cible rapidement et leur précision doit en faire l’image de marque. Ce sont en priorité des personnes ou des moyens dont la neutralisation représente un gain stratégique ou politique important (high- value target). Certains pensent que le système de frappes stratégiques rapides devrait même être capable de neutraliser les capacités balistiques de grandes puissances. L’option que ces frappes stratégiques rapides doivent être menées uniquement depuis les États-Unis a été complètement écartée. Les planificateurs ont pris en compte les moyens et les délais ; les frappes (sous-marin d’attaque, bâtiment lance-missiles, groupe aéronaval) sont aussi possibles à un niveau régional. Et aujourd’hui, grâce à la banalisation de certaines technologies, on ne se trouve plus dans la situation du passé où pour changer de cible, on avait besoin de plusieurs dizaines d’heures. Les cibles sont « relocalisables » rapidement.
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