Alors que toutes les armées européennes se réforment et que l’engagement des forces en crise est toujours plus complexe et collectif, l’auteur recommande de préserver une capacité de conduite opérative en Europe.
Quels outils pour planifier les opérations du XXIe siècle ?
What are the Tools for Planning Operations in the 21st Century?
The author suggests that there is a requirement to maintain an operative driving capacity in Europe even while European armies are reforming themselves as their engagement as a crisis force becomes more common, complex, and collective.
Dans un contexte international des plus crisogènes et qui n’est pas sans rappeler la veille de la Première Guerre mondiale *, les armées françaisess’apprêtent à subir la troisième réforme consécutive depuis la fin des années 1990. Celle-ci présente l’avantage (le seul peut-être) de se produire quasi simultanément mais de façon non coordonnée avec la Defence review britannique, la réforme de la Bundeswehr mais aussi celle des armées italiennes.
Ces réformes faites au son du canon de la crise financière peut-être mais aussi des crises émergentes sur le continent asiatique en général et africain en particulier, sont pourtant susceptibles de sonner le glas des capacités d’intervention des principales puissances militaires de l’Union européenne. Comment, dans ce contexte, envisager et perpétuer l’aptitude à anticiper, planifier et coordonner la gestion des crises, essentiellement des crises dites de faible intensité, de l’entrée dans le théâtre à la sortie de crise ? Il convient, dans le cadre actuel, de procéder à quelques constats, lesquels permettront de dégager des principes d’actions, puis d’ouvrir quelques pistes de réflexion sur une approche conceptuelle de la planification des crises ainsi que des procédés techniques.
Quel constat sur l’engagement des forces ?
Clausewitz est bien mort et ce, aussi bien pour des raisons éthiques que politiques (rejoignons en cela Pierre-Joseph Givre et Nicolas Le Nen : Enjeux de guerre). Même si son analyse des causes et de L’Art de la guerre demeure évidemment pertinente, la recherche de la décision ultime dans un conflit ouvert n’est plus autorisée dans le contexte actuel. D’ailleurs plus personne n’ose déclarer de façon législative cet état de guerre totale qui vise par une confrontation massive à soumettre tout ou partie, simultanément ou successivement, la trinité clausewitzienne. Cela a fonctionné en Libye car la grande majorité du peuple était opposée à sa direction politique. Le dernier réel succès en Europe est le Kosovo, sans mandat des Nations unies, faut-il le rappeler.
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