L’histoire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), son déploiement, ses champs d’action privilégiés, la diplomatie préventive en particulier, expliquent la « furtivité » de cette organisation qui a émergé de la guerre froide pour créer un espace de paix et de coopération de Vancouver à Vladivostok.
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la grande discrète
The OSCE, the Big Secret
The history of the the OSCE, its deployment, its preferred fields of action, and its preventative diplomacy in particular, explains the “stealth” of its organization that emerged during the Cold War in order to create a peaceful space and to help with cooperation from Vancouver to Vladivostok.
Alors qu’elle est la plus importante organisation internationale régionale traitant de la sécurité, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) reste généralement méconnue du grand public. On se propose ici d’aborder la problématique de la visibilité de l’OSCE dans son environnement national et international au moment où elle vient d’accueillir un nouvel État participant, la Mongolie.
Constituée à l’aube des années 1970 sous la forme d’une conférence réunissant 35 pays appartenant principalement à l’Otan et au Pacte de Varsovie, l’OSCE rassemble aujourd’hui 57 États autour des questions de sécurité entendue au sens large. La viabilité et la pérennité de l’OSCE sont assurées d’abord par son adéquation à l’actualité puis son inscription dans l’histoire. Ces deux résultats sont obtenus par son efficacité à apporter des réponses pertinentes aux questions sur lesquelles les États participants la sollicitent. Sa visibilité dépend, au-delà des données techniques endogènes, d’éléments politiques liés à la volonté, individuelle ou collective, des États-membres.
Histoire et OSCE
En 1994, la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) devient l’OSCE lors du Sommet de Budapest. Le principe de la CSCE avait été émis dans cette ville pour la première fois lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du Pacte de Varsovie en mars 1969 ; il proposait alors une Conférence paneuropéenne sur la sécurité. L’idée de la CSCE est antérieure à la formulation du principe ; dès 1954 lors de la « Conférence des Quatre » à Berlin, l’Union soviétique avait proposé une conférence pour la paix en Europe, en dehors de la présence des Américains. La relance de l’idée soviétique par la proposition de 1969 est finalement acceptée et aboutit à la mise en place en 1972 d’un processus de discussion entre les deux Blocs. La première phase de la CSCE est ainsi ouverte à Helsinki le 3 juillet 1973. Elle va se transformer en conférence internationale à caractère pérenne avec la signature le 1er août 1975 de l’Acte final d’Helsinki par les 35 Hauts représentants des États participants. À partir de ce moment et jusqu’à aujourd’hui, l’histoire de l’OSCE peut se diviser en trois parties : le temps de la guerre froide (1975-1989), la montée en puissance (1990-2000) et la stabilisation (2001-2013).
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