La fin de l’Union soviétique a créé un flottement en Asie centrale, son pré carré impérial. D’autres acteurs s’y sont introduits, États-Unis, Europe, Chine. L’intérêt de Moscou pour la stabilité de la région peut rencontrer celui d’autres acteurs et créer des synergies pour un nouveau voisinage coopératif, notamment en Afghanistan, en Iran et avec les Européens.
Quelle politique russe au sud de l’Asie centrale ? Focus sur l’Afghanistan et l’Iran
What Russian Politics are in the south of Central Asia? Focus on Afghanistan and Iran
The end of the Soviet Union created a flutter in Central Asia in its pre-Imperial Square. Others actors were introduces: the United States, Europe, China. The interest of Moscow in the stability of the region could meet with those of other actors and create synergies for new cooperative neighors, notably in Afghanistan, Iran, and with the Europeans.
Moscou est, depuis la fin de la guerre froide, dans une situation pour le moins désagréable ; cette ville qui fut la capitale d’un grand Empire a vu, après la chute de l’URSS, se libérer la plupart des peuples de l’espace de l’ex-bloc communiste dont elle était le centre. Et pour bien des Russes (et des Centrasiatiques), ladite libération a tourné au cauchemar : augmentation du coût de la vie, système éducatif et de santé tombant en désuétude, montée en puissance des mafias et du trafic d’êtres humains. Et surtout, pour l’État russe, perte de statut d’authentique grande puissance ; après tout, une grande puissance domine son environnement régional. Or, à partir des années 1990, on est loin du compte : la Géorgie s’oppose aux désirs de domination venant par définition de Moscou ; et l’Ukraine est à mi-chemin entre l’Occident et l’Est…
En comparaison, l’Asie centrale a gardé un lien politique plus fort avec Moscou. Les pays d’Asie centrale (Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan) sont certes indépendants ; et Américains, Européens et Chinois ont une certaine influence dans la zone. Certes, le russe reste la koinè régionale et sur les questions politiques et sécuritaires, les leaders politiques locaux restent particulièrement proches de Moscou. Mais les choses pourraient changer dans les décennies à venir : en effet, si la Russie est jugée par les États centrasiatiques incapable de les aider à maintenir une certaine stabilité, pourquoi ne pas se tourner définitivement vers la Chine (plus riche et dont l’influence ne cesse de monter en Asie centrale) ou vers les États-Unis (qui gardent un intérêt pour la région au nom du dossier afghan, mais aussi dans leur rapport à l’Iran et à la Chine) ?
C’est avec en tête cette dialectique régionale qu’il faut penser la politique russe au sud de l’Asie centrale, afin de mieux la comprendre. De plus, cette zone comprend deux pays, Afghanistan et Iran, également importants pour les Européens et les Américains. Il importe donc hautement d’étudier si la politique russe menée sur place, notamment avec l’impératif de sécurité pour l’Asie centrale, entre en conflit avec les intérêts sécuritaires et diplomatiques des Occidentaux.
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