L’impact de la crise syrienne est ici analysé finement par un observateur averti dans ses différentes implications régionales, sur le Liban, la Jordanie, la Palestine et l’Irak mais aussi sur le Maghreb et notamment la Tunisie.
L’aire arabe, à l’épreuve de la crise syrienne
The Arabic Area in the Face of the Syrian Crisis
The impact of the Syrian crisis is here finely analyzed by an observer, informed in the different regional implications on Libya, Jordan, Palestine, and Iraq, but also on the Maghreb and most notably Tunisia.
La guerre de Syrie se poursuit, sans aucune issue en vue. « La pacification », la résistance armée et les dérives terroristes prennent la population en otage et mettent à rude épreuve les pays du voisinage. Le jusqu’au-boutisme du pouvoir et la guerre d’usure ont mis en scène de nouveaux acteurs, dans le cadre de la radicalisation des partenaires. Rallié à Al-Qaïda, le front d’An-Nosra, soucieux d’établir un État islamique, rassemblerait les quatre cinquièmes de l’opposition armée, selon une évaluation américaine (1). Conflit désormais régional, il affecte la carte géopolitique de l’aire, vu le soutien à la résistance de l’Arabie, du Qatar et de son réseau d’alliance, alors que l’Iran et Hezbollah sont engagés avec le régime syrien. En position intermédiaire, l’Algérie, l’Irak et le Liban sont plutôt favorables au statu quo. Tous les pays du voisinage sont bien entendu concernés par l’afflux des émigrants. Les réfugiés ont fui en majorité vers les pays voisins : le Liban, la Jordanie, la Turquie et l’Irak. De plus en plus, ils se réfugient également en Afrique du Nord et en Europe.
Le soutien à la résistance est actuellement freiné, dans une certaine mesure par une « peur » du régime qui pourrait s’établir dans la conjoncture post-Assad. Cas extrêmes, certains évoquent le modèle afghan ou, au mieux, iranien. De plus, la communauté internationale et bien entendu les pays arabes ne perdent pas de vue – le précédent libyen oblige – le risque de dispersion des stocks d’armes qui seraient abandonnés par les forces du régime syrien, du trafic d’armes qui peut en résulter.
Comment l’aire arabe perçoit-elle la nouvelle équation stratégique et subit-elle ses effets ?
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