L’inventaire méthodique des aptitudes opérationnelles collectives des États européens révèle une expérience militaire limitée, des superstructures complexes et une absence de volonté commune d’engager des actions militaires. Mais l’avenir incertain pourrait les mettre rapidement au pied du mur.
L’expérience militaire acquise par les Européens : état des lieux et perspectives
European Military Experience: Round-up and Perspectives
An inventory of the collective military capabilities of European countries reveals limited military experience, complex, often excessive, infrastructure and a lack of will to commit to military action. An uncertain future risks putting them rapidly on the spot.
Si l’expérience militaire de l’Europe était inexistante au début des années 1990, elle s’est développée depuis, essentiellement dans les deux domaines des opérations et de la formation. Elle reste néanmoins encore assez limitée, car si l’Europe dispose d’un fort potentiel dans ce domaine, il est essentiellement dépendant de la volonté des États-membres.
Hier
C’est au début des années 1990 que l’Union européenne (UE) nouvellement établie réalise dans les Balkans qu’elle est incapable d’agir militairement à l’intérieur même de son espace géographique. Elle ne dispose en effet ni d’expérience ni de capacité militaires propres et ce sont les Nations unies qui interviennent d’abord, en février 1992, puis finalement l’Otan, après de longues hésitations, en janvier 1995.
Devant ce constat d’échec, l’UE va progressivement s’organiser pour acquérir une expérience opérationnelle et être ainsi capable de lancer et de conduire des opérations militaires. Un long processus est alors enclenché. C’est au cours des Sommet de Maastricht en 1991 et du Conseil de l’UEO de Petersberg en 1992 puis après la rencontre franco-britannique de Saint-Malo en 1998 que sera enfin élaboré au Sommet d’Helsinki, fin 1999, le niveau d’ambition militaire européen qui prendra la forme d’un objectif global. Est alors arrêté le principe d’une capacité de réaction militaire standard permettant de déployer jusqu’à 60 000 hommes en soixante jours pendant une année, avec des dispositifs de réaction rapide aérienne et maritime adaptés. C’est à Nice, fin 2000, sous présidence française que sera arrêté le cadre pratique de la politique de sécurité et de défense de l’UE et de ses actions en matière de gestion de crises prolongeant le Traité d’Amsterdam de 1997.
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