Pour permettre un rebond stratégique de l’Europe, les travaux qu’a conduits l’Institut européen des relations internationales (IERI) en prévision d’un Livre blanc européen ont inventorié les contraintes qu’imposent à ses projets de sécurité et de défense l’agenda institutionnel de l’UE, la conjoncture internationale, la cohésion politique entre États-membres et la perspective stratégique à moyen et long terme. Une triade stratégique pourrait dès lors organiser la posture de l’UE.
Recommandations pour une stratégie globale européenne
Recommendations for an Overall European Strategy
In advance of a possible European white paper on defence, the European Institute for International relations has made an inventory of the constraints that the institutional agenda of the European Union impose upon its security and defence projects. The three principal ones are the international situation, political cohesion between member states and the medium and long-term strategic perspective. This strategic triad could now be the basis for establishing the European Union’s posture.
La rédaction des recommandations pour un Livre blanc sur la sécurité et la défense de l’Union européenne par la Cellule de réflexion stratégique de l’Institut européen des relations internationales (IERI) entend apporter une réponse à une série d’impératifs ; ceux qui sont dictés par l’agenda institutionnel de l’Union européenne (UE), par la conjoncture internationale, la cohésion politique entre États-membres et la perspective stratégique à moyen et long terme.
L’agenda institutionnel
Les chefs d’État et de gouvernement ont inscrit pour la première fois à l’ordre du jour des travaux du Conseil européen de décembre 2013 le thème de la politique étrangère, de sécurité et de défense commune. Dans cette perspective, les travaux de l’IERI ouvrent un débat sur l’état de la réflexion stratégique européenne et sur ses fondements géopolitiques et conceptuels. Ce conseil propose, en effet, un thème révélateur de la cohésion politique entre les États-membres, constitue un test de leur volonté et justifie un exercice d’analyse du système international.
C’est la troisième étape d’un parcours commencé en 2003 avec la publication de la Stratégie européenne de sécurité sous l’impulsion du Haut représentant, Secrétaire général de l’UE, Javier Solana, et complété en 2008. On relève que les points clés pris en considération dans les documents de 2003 et 2008 sont passés de cinq à huit. À la prolifération des armes de destruction massive, au terrorisme, aux conflits régionaux, aux États défaillants et aux crimes organisés se sont ajoutés en 2008 la cybersécurité, la sécurité énergétique et le changement climatique.
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