La croissance prévisible du besoin en ressources naturelles combinée à la raréfaction des ressources terrestres et à la forte avancée de possibilités technologiques offshore, permet d’envisager à court terme le développement de l’exploitation des richesses maritimes. Parallèlement, la mondialisation induit une plus forte dépendance mutuelle entre tous les pays. La « maritimisation », corollaire de ces deux phénomènes, induit un déplacement des enjeux et des menaces, et de nouvelles exigences dans le domaine de la sécurité maritime.

Pour y faire face, les grandes nations européennes ont un rôle moteur à jouer afin de doter l’Europe d’une véritable stratégie de sécurité maritime, intégrée à une approche globale. Dans un contexte économique difficile, tandis que la défense n’est pas considérée comme une priorité politique dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, cette stratégie offrirait le cadre d’une coopération efficace dans laquelle les pays plus modestes, comme la Suède, pourront pleinement assumer leur part de responsabilité navale.

Une Europe dont les intérêts maritimes sont croissants

Sur les 28 membres de l’Union européenne (UE), une quinzaine ont des frontières maritimes et 22 ont un accès direct à la mer. Les pays européens sont fortement dépendants du commerce maritime. Ainsi, 90 % des exportations et 40 % du commerce interne à l’Union empruntent les voies maritimes ⁽¹⁾.