En prenant de la hauteur, on observe en un siècle quatre grandes révolutions militaires, aux effets majeurs, géostratégiques et géoéconomiques ; on relève trois constantes et deux évolutions qui font de l'appareil militaire français un système bien différent de celui de 1914.
De 1914 à 2014, permanence et ruptures militaires françaises
From 1914 to 2014, French military permanence and ruptures
From an elevated perspective, one can observe throughout the course of the past century four significant military revolutions and the major (in particular geostrategic and geo-economic) effects; one notes three constants and two developments that make the (current) French military a very different system than that of 1914.
Entre les armées du début du XXe siècle avant la Grande Guerre et celles d’aujourd’hui, on peut, me semble-t-il, analyser le changement sous trois rubriques : les révolutions, les constantes et les évolutions.
Quatre révolutions sont intervenues
Les deux premières sont d’ordre général, mais pèsent sur les armées, les autres sont plus spécifiquement militaires.
La première, c’est bien sûr la pacification du continent européen. Bien que le nombre des pays ait beaucoup augmenté (1), le recours aux armes pour régler les conflits n’est plus de saison en Europe. Il n’y a pas eu de guerre en Europe depuis 1945, si l’on excepte la guerre civile grecque (1946-1949) et, plus récemment, les affrontements qui ont accompagné l’éparpillement des nations de la Yougoslavie, événements qui n’ont jamais menacé la paix européenne, au contraire de ce qui s’est passé il y a un siècle. Et comme il n’y a pas de menaces proprement militaires extraeuropéennes (nous ne sommes pas en 732 ni en 1453) (2), la paix paraît garantie à vue humaine aux Français comme à la plupart des Européens. C’est un fait sans précédent dans l’histoire de notre continent (3). Les Français de moins de trente ans n’ont connu qu’une Europe en paix et ceux qui ont entre trente et cinquante ans n’ont vécu qu’une guerre froide matinée de coexistence pacifique.
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