L’auteur s’est spécialisé dans l’étude du crime et des criminels et a beaucoup publié sur ce thème depuis le début de ce siècle. Par ce petit livre dense, il entend tenir ses lecteurs au courant de l’évolution d’un sujet qui concerne désormais non seulement les acteurs, les victimes et les dirigeants responsables, mais aussi les citoyens de base forcément entraînés malgré eux dans les péripéties et surtout dans les conséquences des affaires.

Le présent ouvrage persiste et signe : la situation ne fait qu’empirer. Alors qu’autrefois le crime était localisé et lié à un motif bien défini (argent, vengeance, passion, rivalité, terrorisme idéologique…), de Landru à Law ou Ravaillac, les affaires de plus en plus complexes se traitent maintenant à grande échelle, parfois au niveau de véritables narco-États, avec des moyens militaires les plus modernes, utilisant les facilités et l’instantanéité offertes par le cybermonde, aussi parfois entre les mains de citoyens à l’apparence tout à fait ordinaire. De nouvelles formes apparaissent et de nouveaux acteurs (par exemple les grandes organisations financières), entrent en scène, les homicides sont monnaie courante, et on en arrive à titre de simple exemple à cette constatation effarante : « Les luttes entre cartels mexicains… se sont traduites par des massacres dont la quantification dépasse le bilan des conflits afghan et irakien réunis ! ».

Nos sociétés se trouvent donc engagées malgré elles dans de véritables guerres et ne sont pas toujours équipées pour faire face efficacement aux menaces : « Comment, avec des valeurs morales du XVII^e siècle, un Code pénal du XVIII^e, une organisation policière du XIX^e, des équipements du XX^e, répondre à une criminalité du XXI^e siècle ? ».

Notre auteur a le sens de la formule mais le problème général est ainsi clairement posé !