Kosovo et les Balkans occidentaux
Kosovo et les Balkans occidentaux
Ce petit ouvrage lance un cri d’alarme relayant des plaintes déjà entendues : les Puissances qui se sont penchées sur le problème ont finalement constitué dans les Balkans un « deuxième État albanais » dont la tolérance ne semble pas la vertu dominante. Le constat dûment chiffré est terrifiant.
À en croire l’auteur (mais il existe maints témoignages allant dans le même sens), la minorité serbe est au Kosovo la victime d’un acharnement touchant les personnes et les biens et visant non seulement à créer un climat d’insécurité mais à éradiquer les racines culturelles particulièrement denses dans cette région : « Près de 150 lieux de culte chrétien ont été pillés, incendiés, dynamités, profanés, vandalisés… ». Et compter sur l’action d’une police issue pour la plupart de l’UCK (Armée de libération du Kosovo) semble tout à fait illusoire.
Avec une population serbe réduite à 5 %, alors que le taux de natalité de la fraction albanaise se situe au quadruple de la moyenne européenne, on peut effectivement se demander si l’on n’assiste pas à un « effet désastreux de la politique d’intervention des États-Unis et de leurs alliés occidentaux » et à une purification ethnique rappelant de fâcheux précédents.
Selon l’auteur, cette situation pourrait finalement se traduire par un retour en force d’une Turquie capable de fédérer à son profit des États balkaniques fragiles, maladroitement traités par l’Occident et restant le maillon faible de l’Europe, tandis que la traditionnelle influence russe ne peut être que limitée. Au total, un constat bien pessimiste et sévère pour une Europe experte dans l’art de se tirer des balles dans le pied.