Avec ce témoignage à chaud et cette réflexion à la fois rétrospective et prospective, on mesure l'ampleur des questions soulevées par la conduite des opérations de la coalition en Afghanistan pour préparer le retrait des forces fin 2014 et le transfert de la responsabilité militaire aux forces afghanes. On dispose ici également des premiers enseignements à tirer de la forte évolution technique de la conduite des combats de stabilisation.
Expérience afghane
Afghan Experience
With this of-the-moment testimony and a reflection both retrospective and prospective at the same time, we measure the breadth of questions raised by the conduction of operations of the coalition in Afghanistan to prepare for the withdrawal of forces by the end of 2014 and the transfer of military responsibility to Afghan forces. Also stated here are the first lessons to learn from the strong technical evolution in the conduct of the combat of stabilization.
Lorsque je rejoins Kaboul pour y assumer les fonctions de chef d’état-major de la Force internationale d’assistance et de sécurité (Fias) (1), fin octobre 2011, cinquante pays sont parties prenantes de la coalition – certains de façon symbolique – et près de 150 000 hommes sont sur le terrain, sans oublier quelque 220 000 « contractors ». Mon mandat s’inscrit précisément dans les décisions qui viennent d’être prises lors du Sommet de Lisbonne, réaffirmées et complétées depuis lors par les différentes autorités politiques nationales. Nous sommes entrés en « transition ».
Organiser et conduire la transition militaire
Il s’agit, en quelque sorte, de retirer les forces de la Fias en bon ordre avant fin 2014, de passer le témoin aux forces afghanes en leur transférant ou en fermant près de 1 300 emprises de type FOB (Forward Operating Base) ou COP (Company Operating Base), tout en portant simultanément des coups puissants et décisifs à l’insurrection taliban. Ce sont ainsi 10 000 soldats qui seront retirés d’Afghanistan entre fin novembre et fin décembre 2011, un peu plus de 30 000 entre juin et novembre 2012, près de 50 000 au cours de l’année 2013, les « contractors » étant liés à ce mouvement rétrograde. Cet effort immense dans un temps contraint est plus ou moins éclairé par les travaux liés à la définition de ce que sera la nouvelle mission de l’Otan pendant la « décade de la transition » de 2015 à 2025, la mission non combattante qui succédera à la Fias sous le nom de Resolute Support ; « plus ou moins », car si nous avons été étroitement associés et force de proposition pour en dessiner les contours essentiels, selon différentes hypothèses de volume, le moins que l’on puisse dire est que les décisions ont tardé et tardent encore, du seul fait du président Karzai. Quoi qu’il en soit, la feuille de route politique est claire et c’est sur ces bases que la campagne de 2012 à 2014 est élaborée puis arrêtée, formant un tout cohérent.
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