En Asie centrale, après le retrait de la Fias du territoire afghan, la Russie entend mener une politique extérieure ambitieuse pour contribuer à la sécurité et à la stabilité économique des républiques voisines. Cependant, la situation régionale dégradée, le manque de moyens, certaines contraintes de politique intérieure et la concurrence internationale pourraient amener l'administration Poutine à revoir ses objectifs à la baisse.
La politique extérieure de la Russie en Asie centrale après 2014 – « Ad augusta per angusta »
Foreign Policy of Russia and Central Asia after 2014
In Central Asia, after the retreat of ISAF from Afghan territory, Russia intends to pursue an ambitious foreign policy to contribute to the security and the economic stability of neighboring republics. However the deteriorating regional situation, the lack of resources, certain domestic policy constraints, and international competition could cause Putin’s administration to lower their objectives.
L’Asie centrale en 2014 : un champ de mines
Sans mésestimer les menaces exogènes en provenance de l’Afghanistan, c’est dans les cinq républiques d’Asie centrale qu’il faut chercher les principaux facteurs d’instabilité pesant sur l’avenir de cette région. Depuis la disparition de l’Union soviétique, l’Afghanistan a toujours été une source de préoccupations à Tachkent, Astana ou Bichkek. Il est donc normal que le retrait prochain de la Force internationale d’assistance et de sécurité (Fias) et l’éventuel retour aux affaires des taliban suscitent un regain d’appréhension dans ces capitales. Néanmoins, ces craintes relatives à la restauration d’un émirat islamique à Kaboul sont-elles fondées ? L’histoire récente tend à prouver que non.
En effet, depuis la chute du régime de Najibullah en 1992, jamais les étudiants en religion n’ont exprimé la moindre revendication à l’encontre de l’Asie centrale postsoviétique et, à écouter les déclarations récentes de leurs différents porte-parole, cette attitude reste d’actualité. Ainsi à l’ouverture de la représentation taliban à Doha, le 18 juin 2013, son chef, Mohamed Naïm, a assuré que « le régime souhaitait établir des relations amicales avec tous les voisins de l’Afghanistan, l’ONU et les organisations internationales et régionales ».
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