La souveraineté sur les archipels Paracels et Spratley
L’ouvrage de Mme Chemillier-Gendreau est certainement le plus complet concernant la tension en mer de Chine du Sud provoquée par les différends entre pays riverains à propos des Paracels et des Spratley. Quelques thèses avaient abordé ce sujet, mais aucune d’entre elles n’était allée aussi loin dans l’analyse des problèmes juridiques soulevés par la chronologie des faits, les normes du droit international concernant l’acquisition de territoires, et les situations de la période postcoloniale. Aucune donnée n’est oubliée et tous les aspects diplomatiques ont été abordés, ainsi que les bases de règlement de ces différends conformément à la Convention sur le droit de la mer. Le problème de l’avenir de ces archipels est donc remarquablement posé. Tous les éléments d’éventuelles solutions ont été évalués avec précision et impartialité.
L’ombre au tableau est certainement la loi chinoise sur les eaux territoriales du 25 février 1992 dont l’article 2 affirme sans équivoque la souveraineté de la Chine sur les Paracels et les Spratley, sans oublier Taiwan et autres îles et archipels. Le procédé qui consiste à inclure dans une loi nationale des revendications territoriales faisant l’objet de différends internationaux n’est pas de nature à faciliter leur règlement. Il a déjà été utilisé par l’île Maurice qui a inclus l’archipel Chagos dans sa Constitution, alors que, loué aux Américains, il est sous la souveraineté du British Indian Ocean Territory.
Le livre de Mme Chemillier-Gendreau permettra aux observateurs des affaires du Sud-Est asiatique de se faire une opinion sur un sujet peu connu, mais qui porte en lui tous les germes d’un conflit. La presse américaine, très attentive aux événements de cette région, souligne régulièrement les dangers de cette tension. ♦