Le Sommet de l’Otan au début du mois de septembre a mis en lumière une alliance marquée par deux décennies d’interventions dans les Balkans puis en Afghanistan et qui doit maintenant faire face à la crise irakienne et à la déstabilisation de l’Ukraine.
Sommet de Galles : significatif sans être exceptionnel
The Summit of Wales: Significant but not Exceptional
The NATO summit in the beginning of September shed a light on an alliance marked by two decades of intervention in the Balkans and in Afghanistan and which must now face the Iraqi crisis and the destabilization of Ukraine.
Les chefs d’État et de gouvernement de l’Alliance atlantique se sont réunis les 4 et 5 septembre 2014 au Pays de Galles *. Les commentateurs n’ont pas affirmé, comme à leur habitude lors de ces Sommets, que « l’Alliance est à la croisée des chemins » ou qu’elle « doit trouver un nouveau rôle ». L’actualité géopolitique particulièrement dense à cause des crises ukrainienne et irakienne a principalement retenu l’attention. Pourtant, un certain nombre d’enjeux cruciaux était à l’ordre du jour. Le Sommet a donc conjugué les réponses aux défis très visibles et aux questions sous-jacentes. Sans qu’il soit exceptionnel, le résultat est significatif et retient l’attention.
L’Alliance et la crise ukrainienne
La crise ukrainienne a évidemment été un des principaux points à l’ordre du jour du Sommet. En effet, elle se déroulait depuis plus de six mois, EuroMaïdan et la fuite de Yanoukovitch datant de février 2014. L’annexion immédiate de la Crimée par la Russie et la lente dégradation de la situation dans le Donbass, région industrielle et minière à l’est de l’Ukraine, en ont été les événements marquants. Après une série de troubles éclatés en mai dans l’ensemble des régions russophones du pays, la crise s’est intensifiée en juin dans le Donbass. Des rebelles et séparatistes ont pris les armes. Rapidement cantonnés dans un petit territoire allant de Donetsk à Lugansk et la frontière avec la Russie, ils ont vu leurs positions lentement grignotées de fin juin à la mi-août, malgré des soutiens implicites de la part des Russes (afflux de volontaires, présence avérée d’agents des services secrets et des forces spéciales).
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