La crise syrienne puis irakienne a mis en évidence une nouvelle forme du jihad contre l'Occident avec l'utilisation massive d'Internet et des réseaux sociaux, notamment pour recruter de jeunes djihadistes en Europe. Le cyberdjihad constitue un véritable défi, en particulier pour le renseignement et exige de nouvelles réponses.
Tours et détours du cyberjihadisme
Twists and turns of cyberterrorism
The crisis in Syria and then Iraq have brought light to a new form of Jihad against the West with the massive use of the internet and social networks, notably to recruit young jihadists in Europe. Cyberterrorism establishes a genuine risk, in particular for intelligence and it requires new solutions.
Cyberjihadisme ? * Malgré l’abus de l’expression par des journalistes ou certains responsables politiques, le chercheur doit d’abord s’interroger sur le terme de cyberjihad. D’emblée, rappelons que la notion même de cyberterrorisme, largement usitée, suscite de nombreux doutes (1). Si la notion de terrorisme pose déjà de nombreuses difficultés d’analyse, dans le cas du cyber, on n’a pas d’exemple d’acte « terroriste » significatif qui puisse justifier l’expression. Cela étant précisé, on peut aussitôt remarquer que les réseaux terroristes utilisent le cyberespace : soit pour communiquer entre eux, soit pour recruter de nouveaux adhérents.
Un raisonnement similaire pourrait être tenu à l’endroit du cyberjihad. En effet, il reviendrait à considérer qu’il s’agit d’une forme particulière de terrorisme et les limites précédentes s’appliqueraient à cette nouvelle notion.
Il faut pourtant pointer les différences. En effet, pourquoi cette notion est-elle si populaire cette année ? Tout simplement parce qu’on observe des cas, de plus en plus nombreux, de personnes recrutées en Europe et allant participer au « jihad » (2) ou à ce qu’elles désignent comme tel en Syrie, certaines revenant ensuite chez elles pour procéder à des actions « jihadistes » sur le territoire européen. Le cas en mai 2014 de la tuerie du musée juif de Bruxelles, perpétrée par Mehdi Mammouchi, récemment revenu de Syrie, est emblématique de ce processus.
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