Faut-il encore rêver « d'Europe de la défense » ou bien, au regard des réalités et repoussant cette vision à un horizon toujours plus glissant, faut-il, par simple esprit de responsabilité, reconstruire notre « défense sans l'Europe», en préservant d'abord ce qui reste de la nôtre ? Cette question est de moins en moins théorique.
La défense sans l'Europe ?
Defense without Europe?
Should we still dream of « the defensive Europe » or, with realities in sight pushing this vision to a more hazardous horizon, should we, by the simple sense of responsibility, reconstruct our “Defense without Europe”, while first preserving what remains of ours? This question is becoming less and less theoretical.
Faut-il encore rêver « d’Europe de la défense » ou bien, au regard des réalités et repoussant cette vision à un horizon toujours plus glissant, faut-il, par simple esprit de responsabilité, reconstruire notre « défense sans l’Europe », en préservant d’abord ce qui reste de la nôtre ? Cette question est de moins en moins théorique. *
Car l’été 2014 fut un été de terrible vérité. Même aux plus aveugles, il ne peut que déciller les yeux : le monde a pris feu autour de nous. Au Nord-Est, avec l’Ukraine, à l’Est avec l’incendie qui ravage le Moyen-Orient, au Sud, en Libye, au Nigeria puis au Sahel jusqu’au Mali. La barbarie la plus obscène se développe en Syrie et en Irak. Elle nous montre que, contrairement à nos schémas d’Occidentaux chrétiens, le monde ne progresse pas de manière linéaire du mal vers le bien ; elle nous confirme que le monde post-moderne est bien une utopie de nantis. Il y a, et il y aura toujours, des retours en arrière radicaux : nos manières de guerre devront pouvoir retrouver leurs caractéristiques les plus brutales lorsqu’aucun compromis n’est possible.
Monsieur Poutine nous a rappelé que la force brute est un atout autant stratégique que tactique pour celui qui la possède et ne craint pas de s’en servir. Il nous a montré, en creux, que notre force, sans volonté, sans vision, n’avait rien à voir avec la puissance.
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