Depuis 1945, la prolifération des armes nucléaires oppose la sécurité dans le monde à la perception que certains États peuvent avoir de leur intérêt national. Pendant une dizaine d’années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, on trouvait normal que chaque pays puisse acquérir les engins qu’il jugeait nécessaires à sa sécurité. Cependant, au milieu des années 1950, plusieurs États ont estimé que l’accroissement du nombre de possesseurs d’armes aggrave le risque qu’elles soient employées. Les conséquences de cette utilisation seraient irréversibles et affecteraient bien d’autres États que les belligérants. Ils proposent donc d’arrêter la prolifération, qui constitue un danger majeur pour la sécurité dans le monde.

Leur tentative s’est heurtée d’abord à l’opposition des États-Unis et de l’URSS, dont l’attitude change radicalement après la crise de Cuba, en 1962. En effet si, à ce moment, un pays détenteur d’armes avait voulu attiser leur querelle, comme Fidel Castro a essayé de le faire sans en avoir les moyens, Américains et Soviétiques auraient pu être entraînés malgré eux dans un conflit armé qu’ils voulaient éviter. La prolifération devient ainsi la menace la plus grave pour la sécurité des deux superpuissances et elles déposent à l’ONU en 1963 un projet qui deviendra en 1968 le Traité de non-prolifération (TNP). Depuis cette date, les enjeux de la prolifération nucléaire se sont multipliés et les moyens d’y faire face ont suivi l’évolution des rapports de forces dans le monde.

Une menace pour la sécurité, un instrument de puissance