La République populaire démocratique de Corée (RPDC) possède un programme balistique très avancé. Commencé avec l’aide de la Chine dans les années 1970, il lui permet aujourd’hui de disposer d’un arsenal très complet : du Hwasong-5 (portée 300 km) au Taepodong-2 (portée estimée de 6 700 km). Le Nord est même devenu en 2011 le quatrième producteur mondial de missiles balistiques avec une centaine de Scud par an ⁽¹⁾.

Aujourd’hui, la RPDC « de proliférant est devenue le plus proliférateur des États » ⁽²⁾. Seul pays signataire (en 1985) du traité de non-prolifération à avoir violé ses obligations, il est aussi le seul État à avoir quitté ce traité (2003). La RPDC exportait en 2003, 40 à 50 Scud-C par an pour un prix de vente de 1 à 4 millions de dollars pièce ⁽³⁾. Actrice majeure du trafic d’armes et de la prolifération d’État à État (Cuba, Yémen, etc.), la RPDC l’est aussi vers des acteurs non étatiques du Levant, essentiellement le Hamas et le Hezbollah. Énoncée ainsi, cette affirmation semble relever du mythe. Quels pourraient bien être en effet les intérêts poussant des entités si distantes géographiquement et culturellement à coopérer ? Qui plus est, s’il y a bien un pays qui est sujet à toutes sortes de théories plus ou moins sérieuses dans les médias, c’est bien la Corée du Nord. Essayons cependant de faire la part entre les rumeurs et les faits à propos de ces étonnantes relations.

La Corée du Nord et les organisations terroristes : une longue histoire