Les intellectuels et l’État soviétique de 1917 à nos jours
Comme le souligne l’auteur dans son introduction, cet ouvrage entend examiner, de manière aussi objective que possible, certains problèmes du « procès politico-culturel » de son pays controversé. Boris Kagarlitsky considère la culture politique comme une partie de la culture en général, et l’idéologie politique comme une partie de la vie spirituelle de la société. Ces liens lui permettent de fournir au lecteur une étude intéressante sur l’évolution de la population russe par le biais de productions littéraires, scientifiques, artistiques et journalistiques qu’il commente.
Les analyses consacrées à l’intelligentsia, aux labyrinthes de la bureaucratie, aux grands tournants politiques et économiques, aux crises de l’idéologie et au nouveau contexte culturel créé par la glasnost devraient retenir l’attention de tous ceux qui se passionnent pour l’histoire et les traditions de la Russie. Le document doit cependant être lu avec un certain recul. La première partie intitulée « Le roseau pensant » a en effet été achevée en 1982. La seconde réunit deux articles écrits en 1987 dans la New Left Review et un entretien avec un journaliste britannique effectué en 1988. Ces deux chapitres apportent un éclairage capital sur les profondes mutations qui sont en train de bouleverser cet empire à la dérive. ♦