Le Big data, par sa capacité à compiler un nombre considérable de données et à les analyser, offre des perspectives inédites dans la prévention des crimes et délits. Suivant les États-Unis, ce type de logiciel, en cours d’expérimentation à Paris, pose néanmoins des questions fondamentales, notamment de contrôle démocratique de l’action des forces de police.
Big data : de la police préventive à la police prédictive
Big Data: From Preventative Police to Predictive Police
“Big Data”, through its capacity to compile a considerable amount of data and analyze it, offers unprecedented perspectives concerning crime and misdemeanor prevention. Following trends in the United States, this type of software, in the process of being tested in Paris, nevertheless poses fundamental questions, notably concerning democratic control of police force actions.
Déterminer le profil d’un auteur de crime ou de sa victime avant même que les faits aient lieu, envoyer les forces de l’ordre précisément là où seront les délinquants dans quelques heures… La scène évoque irrésistiblement Minority Report. Dans ce film d’anticipation réalisé par Steven Spielberg les policiers n’ont plus qu’à arrêter ceux dont les futurs méfaits ont été prédits. Ce monde policier parfait où l’ordre et la sécurité seraient assurés à moindres frais est en train de quitter la fiction grâce à la révolution promise aujourd’hui par le big data.
Des poids lourds de l’informatique comme IBM ou SAP, mais aussi des entreprises spécialisées comme PredPol sont en train d’offrir un nouveau service : la police prédictive. Ce service, en fait des logiciels armés de puissants logarithmes, vient exploiter les « puits de données », ces informations dématérialisées disponibles en nombre toujours croissant. Ce qui est radicalement neuf, ce n’est pas tant la méthode que l’échelle : la variété, le volume des informations et la vélocité de leur analyse sont sans précédent.
Faits recensés, auteurs, victimes, circonstances, environnement, qualité de l’éclairage public, proximité de transports en commun ou de commerces, etc., tout est concaténé sur une synthèse cartographiée. La force du système est donc de détecter précisément des liens de causalité complexes, là où un enquêteur ne verrait que des grappes de faits, épingles plantées sur une carte.
Il reste 77 % de l'article à lire