L’Inde a pris récemment conscience que la menace du terrorisme islamiste était aussi une réalité nationale, d’autant plus que la communauté musulmane en Inde est relativement importante, obligeant à réfléchir à l’impact de la propagande islamiste notamment via les réseaux sociaux.
Combattre l’État Islamique : la perspective de l’Inde
Fighting the Islamic State: Perspective from India
India has recently become aware that the menace of Islamic terrorism is also a national reality—more so because the Muslim community in India is relatively important—necessitating reflection on the impact of Islamic propaganda, notably via the social network.
La création de l’État Islamique en Irak et en Syrie (EIIS ou EI) (1) a été vue comme une « occasion favorable » par des pays souhaitant la chute de Bachar el-Assad, et comme émergence d’un acteur important au Moyen-Orient par l’Otan. Non seulement ce groupe est récemment devenu une menace pour les pays voisins de l’Irak ou de la Syrie, dont certains sous-entendent qu’ils l’ont soutenu, mais il a également commencé à recruter dans ces pays ou en Europe et aux États-Unis. L’Inde, bien qu’éloignée de la crise, a commencé à ressentir la menace causée par des événements chez ses voisins et le relatif intérêt porté par sa forte population musulmane à la propagande de l’EI, en particulier chez les musulmans extrémistes locaux. Le nouveau gouvernement indien, dirigé par Narendra Modi, a pour l’instant réussi à gérer les risques liés à l’EI grâce à son cadre démocratique et inclusif des différents groupes religieux. L’enjeu est de mettre en place une approche proactive vis-à-vis des menaces de l’EI avant qu’elles ne se matérialisent de façon insurmontable pour l’Inde.
Jusqu’à l’année dernière, l’insurrection en Syrie a été présentée comme une simple extension des « printemps arabes » vécus en Tunisie, en Libye et en Égypte, et comme une conséquence de troubles et divisions au sein de la population syrienne. Les dirigeants des sultanats sunnites du golfe Persique, principalement l’Arabie saoudite et le Qatar, ont vu dans cette insurrection une opportunité de renverser un Bachar el-Assad, alaouite, proche de la Russie et de l’Iran, en soutenant financièrement le développement de l’Armée syrienne libre (cf. R. Abouzeid). Al-Qaïda, « fragmentée et affaiblie » après la mort d’Oussama Ben Laden, et maintenant dirigée par l’Égyptien Ayman al-Zawahiri, qui a créé Jabbat al-Nusra, ou front a-Nusra, pour mener le militantisme salafiste en Syrie, profitant initialement de l’absence d’organisation wahhabite. Puis en septembre 2014, Ayman al-Zawahiri a annoncé dans une vidéo la création d’Al-Qaïda dans le sous-continent indien, en mentionnant spécifiquement le Cachemire, l’Assam et le Gujarat, États à forte population musulmane, et les pays voisins de l’Inde. C’était la première fois que la plus grande démocratie d’Asie du Sud était visée comme terre de djihad.
La montée de l’État Islamique
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