Un rapport publié par The Atlantic Council en février 2015 introduit un élément d’influence et de réflexion stratégique sur les débats diplomatiques en cours qui portent sur la forme de l’aide militaire à apporter au gouvernement ukrainien. Kiev, qui affronte depuis près d’un an dans les provinces du Donbass une insurrection soutenue par la Russie, révèle les limites de ses capacités militaires ⁽¹⁾. Ce texte rédigé après une longue enquête par de hautes personnalités de la défense et de la diplomatie américaine contribue à alimenter le débat entre Européens et Américains sur la forme de l’aide militaire à fournir à l’Ukraine tout en établissant les limites et les risques inhérents à ce type d’action.

L’assistance militaire constitue un moyen d’engagement partiel historiquement éprouvé, mais qui contraint à en assumer les risques. En dehors des soutiens militaires apportés à des gouvernements comme ce fut le cas pendant la guerre froide et en particulier pour soutenir la guerre française en Indochine, les États-Unis ont déjà fourni de l’armement au profit de mouvements insurrectionnels. C’est surtout sous l’Administration Reagan que l’assistance se révéla particulièrement active pour soutenir des mouvements anticommunistes. Ce type d’activité souvent clandestine ne se fit pas sans difficulté ni scandale comme ce fut le cas avec l’affaire des Contras. Que cette assistance soit cachée ou ouverte, ce type de décision d’ordre militaire induit des conséquences stratégiques qu’il convient d’évaluer.

Kiev et Moscou dans l’impasse au bout d’un an de conflit