L’Islam est en crise profonde, entraînant une spirale de violence touchant à la fois les musulmans dans leur diversité mais aussi les Occidentaux, obligeant à trouver ensemble une voie de dialogue responsable.
Islam et conflits : entre interprétations et confusion
Islam and conflicts: between interpretation and confusion
Islam is in a profound crisis. Leading a spiral of violence that affects the Muslims in all their diversity and the Westerners at the same time, it is obliged to find a way together to dialogue responsibly.
Derrière le thème « Religions et conflits », il y a une question sous-jacente : « Les religions sont-elles responsables des conflits ? ». Qu’en est-il de l’Islam dont certains se réclament, en ayant recours au terrorisme comme moyen, pour parvenir à des buts politiques : la mise en place de régimes totalitaires.
À la suite des attentats qui se sont produits ces dernières années en Europe, de plus en plus de non musulmans affirment que l’Islam est par essence violent et que tout adepte de cette religion peut constituer une menace – Islam et « islamisme » seraient une seule et même entité. Cependant, une autre approche consisterait à considérer l’« islamisme » comme symptôme de la crise profonde et multidimensionnelle dans laquelle sont plongés, à des degrés divers, les pays musulmans.
Si l’on se réfère au Coran (1) – parole de Dieu pour les musulmans – on se heurte, notamment, à une difficulté de taille : le « Livre Sacré » est composé selon une logique insolite : les Sourates (chapitres), qui sont autant de « Révélations », sont classées selon un ordre de grandeur décroissante, sans aucune préoccupation chronologique. Or, celle-ci revêt une grande importance pour comprendre le sens, la portée des événements qui se sont déroulés entre 612 et 632. Le travail de l’islamologue consiste, entre autres, à rétablir la chronologie et à s’intéresser de très près aux acteurs, aux enjeux, aux rapports de force, ce qui permet une lecture éclairée de ce texte.
Il reste 92 % de l'article à lire