Face aux menaces terroristes, la France dispose d’une stratégie nationale du renseignement. Cependant, pour aller plus loin, le législateur doit autoriser ses services de renseignement à être plus intrusifs avec l’enjeu de trouver un équilibre entre sécurité collective et respect des libertés individuelles.
Pour contrer le terrorisme, renforçons nos services de renseignement
To counter the terrorism, let us strengthen our intelligence service
Facing terrorist threats, France arranges a national strategy of intelligence. However, to go even further, the legislator must authorize his intelligence services to be more intrusive with the issue of finding balance between collective security and respect of individual liberties.
Bernanos écrivait : « Un monde gagné par la technique est un monde perdu pour la liberté ». Pourtant, dans la lutte antiterroriste, force est de constater que la technique est la meilleure alliée de la liberté. Alors que la France lutte contre l’État Islamique ou ses affidés, il n’est pas une journée où les médias n’agitent le spectre d’attentats sur le territoire national. Les fusillades à l’intérieur du journal Charlie Hebdo et de l’hypermarché casher des 7 et 9 janvier 2015 l’illustrent. Pour contrer cette menace grandissante et répondre aux objectifs ambitieux de sécurité fixés par les autorités, la lutte de nos services de renseignements est quotidienne. En témoignent les treize cellules terroristes démantelées et les cinq projets d’attentats déjoués depuis un peu plus d’un an.
Élément clé de notre sécurité nationale définie par le Livre blanc de 2013, le renseignement garantit la liberté de nos concitoyens et de nos institutions. Il permet l’anticipation stratégique pour notre politique étrangère, mais également la détection des menaces avant qu’elles n’agissent. Cependant, pour conserver ce temps d’avance, condition de l’initiative et de la liberté d’action, il faut accroître la faculté de nos services à être plus efficaces en tout temps et en tous lieux, donc plus intrusifs. L’identification des personnes ou groupes vecteurs de menaces permet alors de prévenir et devancer la commission d’actes violents, et de minimiser les risques encourus par la société et ses institutions. Face à une menace diffuse, variée, réelle et forte, la mobilisation de tous les moyens du renseignement est plus que jamais nécessaire.
Mais aujourd’hui, au-delà d’une logique de moyens, entre respect des libertés publiques et sécurité collective, l’enjeu de la lutte antiterroriste est bien plus législatif et juridique que technologique.
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