La Chine s’est engagée dans une politique active de revendication d’espaces maritimes en mer de Chine, au détriment de ses voisins, en imposant une présence concrète censée légitimer une souveraineté de facto, par absence de réaction des acteurs régionaux.
Retours sur les revendications maritimes chinoises
Return to Chinese Maritime Demands
China is engaged in an active policy of demands concerning maritime spaces in the China Sea, to the detriment of its neighbors, imposing a concrete presence meant to justify a de facto sovereignty through the absence of a reaction from regional players.
En Asie, l’une des principales conséquences stratégiques de la montée en puissance de la Chine a été la résurgence des tensions autour des questions de souveraineté maritime *. Si la République populaire de Chine (RPC) ne peut être considérée comme la seule responsable des contentieux maritimes régionaux (le Vietnam et les Philippines ayant aussi pris une part active aux évolutions en mer de Chine méridionale), l’avènement de sa puissance et l’accroissement de ses moyens d’action ont considérablement changé les rapports de forces. Plus de dix ans après l’initiative chinoise d’établir un code de conduite en mer de Chine méridionale avec les pays de l’ASEAN (2002), force est de constater que les tensions n’ont pas décru, au contraire. Entre-temps, la crise des Senkaku a fortement détérioré les relations entre Pékin et Tokyo, et démontré au reste des capitales asiatiques que, sur ces questions maritimes, la Chine entendait désormais défendre de manière plus offensive ses intérêts. Aussi, après plus d’une décennie d’actions, d’initiatives et de tensions régionales, la dynamique politique au cœur des revendications chinoises apparaît plus clairement.
La logique des revendications
Quelle que soit la zone maritime où se concentrent les conflits de souveraineté, la position chinoise demeure unitaire et intangible. La Chine considère que ses revendications s’articulent sur des « droits historiques » incontestables. Cette approche n’a pourtant rien de juridique et toute la structure argumentative chinoise repose sur des éléments politiques. Plus précisément, ces revendications possèdent quatre particularités : elles sont à la fois idéologiques, unilatérales, maximalistes et stratégiques.
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