La Russie semble tenter de trouver une nouvelle politique vers l’Asie et en particulier la Chine. La crise ukrainienne, en isolant Moscou de l’Occident, pourrait accélérer une ambition asiatique pour les stratèges du Kremlin.
Quel tournant asiatique pour la Russie ?
What Asian Turning Point for Russia?
Russia seems to be attempting to find a new policy toward Asia, particularly toward China. The Ukranian crisis, while isolating Moscow from the West, could accelerate an Asian ambition for Kremlin’s strategists.
Depuis les sanctions imposées en 2014 à la Russie par les pays occidentaux, Moscou met en avant son souci de rééquilibrer sa politique extérieure en faveur de l’Asie. Cette démarche permet au Kremlin de faire valoir que la Russie n’est pas isolée, contrairement aux affirmations des responsables américains et européens. Et l’on ne peut que constater que, au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), l’année 2014 a été marquée par différents événements qui, au minimum, montrent la vitalité de ces cadres multilatéraux, voire suggèrent une intention commune à leurs membres (dont la Russie) d’opposer une réponse collective à ce qu’ils perçoivent comme l’interventionnisme et l’hégémonisme occidentaux. En juillet 2015, l’OCS et les BRICS se réuniront à Oufa, en Russie, ce qui fournira à cette dernière une occasion d’afficher qu’elle ne manque pas de partenaires, notamment en Asie.
Cependant, si la crise ukrainienne et ses effets sur les rapports entre la Russie et les pays occidentaux accélèrent le mouvement de Moscou vers l’Asie, ce dernier n’a rien de conjoncturel et d’artificiel. Dès le milieu des années 2000, le Kremlin a consacré beaucoup plus d’énergie au vecteur asiatique de sa politique étrangère. Ces efforts ont encore à porter leurs fruits, tant la diplomatie russe a trop longtemps négligé son pilier asiatique.
Quand Vladimir Poutine impose l’Asie
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