La paix nucléaire en question
Cet ouvrage assez court est l’œuvre de huit auteurs, dont sept polytechniciens, qui se sont réparti la rédaction des différents chapitres ou parties de chapitres, le principal étant Pierre Audigier (dans les chapitres IV et VII, l’introduction et la conclusion), les autres étant les généraux Valentin, Thiry et Grenet, MM. Pierre Usunier, Roger Chevalier, Jean Novack et Claude Roche, les promotions de l’École polytechnique auxquelles ils appartiennent allant de 1932 à 1967.
En pratique, ce livre très intéressant est la suite du travail publié en 1986, également à la FEDN, sur « les défenses antimissiles, la France et l’Europe ». Plusieurs chapitres sont entièrement consacrés à l’Initiative de défense stratégique (IDS) et à son évolution, ainsi que deux annexes sur trois.
L’autre centre d’intérêt, moins développé, est le traité de Washington sur les forces nucléaires intermédiaires (le traité INF). De grandes incertitudes marquent en effet l’avenir, même si le fait géopolitique et le fait historique demeurent. Le fait nucléaire est lui aussi une donnée permanente. L’Union soviétique paraît évoluer, la technologie et l’économie bougent. Il en résulte d’importantes conséquences pour la France dans son armement nucléaire et classique. Les auteurs préconisent la recherche d’une position « européenne », la prudence dans les négociations sur le désarmement devant une « nouvelle pensée » qui ne semble pas avoir touché une armée soviétique organisée en fonction d’une doctrine privilégiant l’offensive.
Ce travail est l’œuvre d’esprits précis et fourmille d’informations de tous ordres sur les matériels existants. Ce n’est pas la moindre de ses qualités.