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  • Revue n° 496 Mars 1989
  • Guerre, éthique et pensée stratégique à l’ère thermonucléaire

Guerre, éthique et pensée stratégique à l’ère thermonucléaire

Claude Le Borgne, « Guerre, éthique et pensée stratégique à l’ère thermonucléaire  » Revue n° 496 Mars 1989 - p. 196-198
Auteur(s) de l'ouvrage : Raphaël Draï et Cao-Huy Thuan L’Harmattan, 1988 ; 260 pages

Deux universitaires d’Amiens, experts en science politique, se lancent hardiment dans l’examen des rapports de l’éthique et de la guerre. Entreprise vieillotte, dira-t-on ? L’arme nucléaire lui redonne une nouvelle et sombre jeunesse. Effort voué à l’échec ? Voire ! Les auteurs sont conscients de leur audace, du « gouffre » qui paraît séparer éthique et pensée stratégique, de la suspicion qui pèse sur l’efficacité du droit international, des ambiguïtés de la notion de guerre juste. Aussi bien proposent-ils une alternative au juridisme et au moralisme : une théorie politique basée sur une « éthique », jargonnade qu’on entend ici comme la reconnaissance de l’existence de l’autre.

Le livre est œuvre d’universitaires c’est dire la richesse de la documentation et des thèmes abordés, et le souci de nuances avec lequel ceux-ci sont traités. Mais l’expérience guerrière des deux auteurs, l’un né en Algérie, l’autre au Vietnam, donne à leurs opinions un poids qui manque parfois à celles de leurs collègues. Une première partie vise proprement l’éthique et la guerre ; la seconde la… moralité des doctrines nucléaires.

« Qu’est-ce qu’un ennemi ? », demande d’abord Raphaël Draï. Et de répondre à travers Carl Schmitt, Sun Tsu (un peu sollicité comme il est habituel), Hitler, Churchill et Freud auquel revient le meilleur mot, sur « l’inquiétante étrangeté ». Prolongeant cette première approche, on montre la pente belligène des religions et l’inquiétude nouvelle que fait naître l’islam violent, oublieux d’Abraham. Mais la relève a été assurée par la Révolution française, responsable de « l’état de guerre du monde actuel » et d’un « mimétisme guerrier » qui contamine tous les rapports de groupe. « Tyran, Allemand, patron, révolutionnaire, koulak : être ou ne pas être humain ? », voilà le critère de l’inimitié.

À Cao-Huy Thuan nous devons un excellent exposé de la doctrine de la guerre juste et de ses évolutions. Cause juste, intention droite, autorité légitime. La triade augustinienne est plus dure qu’on ne la croit ; la guerre juste peut être punition, et la persécution religieuse acte charitable au regard du bonheur éternel. Proposons aux tenants de la dissuasion nucléaire cette justification que leur suggère Augustin : « C’est l’injustice de l’ennemi qui arme le sage pour la défense de la patrie ».

Les théologiens des XVIe et XVIIe siècles, Vitoria, Suarez, Grotius, seront les fossoyeurs de la guerre « sainte ». Mais si l’Église n’est plus l’interprète du vrai qui la remplacera ? Le droit naturel s’y révèle impuissant. La guerre n’a donc plus à se justifier : elle est « légale », et érigée elle-même en tribunal. Une position aussi profondément pessimiste apparaît aujourd’hui inacceptable. Les Nations, soucieuses d’établir un ordre international, réhabilitent le jus ad bellum que les cyniques avaient tué. Remplaçant l’Église, l’ONU devient le bien-disant, mais aussi le peu-disant : seule est juste la guerre de légitime défense, restriction considérable de la doctrine chrétienne.

La réflexion sur le droit à la guerre, jus ad bellum ne saurait faire abstraction du droit dans la guerre, jus in bello dont les deux principes maîtres sont discrimination (entre combattants et non-combattants) et proportionnalité (entre le bien attendu de la guerre et le mal qu’elle produit). Mais la tension entre les deux droits est inévitable. Vitoria disait déjà : « L’intérêt et le droit de ceux qui font la guerre juste priment tout le reste » ; ce n’est pas autre chose que soutiennent plus ou moins explicitement, les promoteurs de la dissuasion nucléaire ou de la résistance populaire (1). Cette disqualification du jus in bello par le jus ad bellum qui est de pratique courante en notre siècle, est fermement rejetée par le droit international ; mais le béotien découvrira avec intérêt que la plus juste guerre peut être la moins douce.

On ne s’attend pas à ce que les doctrines qu’on vient, après les auteurs, de rappeler, trouvent facile application dans les stratégies nucléaires : « La dissuasion repose sur la menace et l’intention de faire exactement ce que la morale réprouve ». Sortira-t-on du dilemme avec la guerre nucléaire limitée, comme une certaine école américaine tente de le faire ? M. Thuan, là encore, se livre à une excellente analyse du concept de guerre limitée, de la confusion qu’elle introduit entre dissuasion et emploi et, finalement, de son irréalisme ou des risques qu’elle contient de réhabilitation de la guerre. Le problème central de la menace, de l’intention et de l’exécution est fort bien posé ; on regrettera seulement que, citant Henri Meyrowitz, on ne se réfère pas à sa théorie des deux ordres séparés auxquels ressortit l’arme nucléaire : le premier, lieu de la dissuasion, relève du droit de la paix, le second, en cas d’échec de la dissuasion, du droit de la guerre (2). Mais l’auteur a bien raison de rappeler qu’au-delà des théories stratégiques, les dilemmes moraux et les apories dont nous nous irritons sont peut-être les meilleurs garants de la dissuasion de la guerre, les armes n’ayant pour fonction que d’être là : « dissuasion existentielle ».

On ne fera pas, à deux auteurs universitaires, l’injure d’une critique purement laudative. On leur reprochera de ne point faire mention de la morale militaire, pourtant intimement liée au jus in bello ; « La théorie du soldat nu » de Michael Walzer, citée à la page 161, ou l’horreur si peu logique de Kant le modérateur pour les soldats de métier en fournissaient pourtant l’occasion. On notera ensuite qu’on se donne beaucoup de mal à analyser l’immoralité de la stratégie nucléaire américaine et fort peu à présenter celle de la stratégie, nucléaire ou non, de l’Union soviétique.

Mais on s’associera à la conclusion des auteurs, encore qu’avec plus de prudence qu’eux, pour saluer « le nouvel âge » qui commence, où « la pratique du dialogue politique », fondement de « l’éthique », supplantera la « propagande manichéenne » qui séparait jusqu’alors les deux Grands. ♦


(1) Le refus du verdict de la bataille militaire, jugé artificiel et incomplet, est le trait le plus commun de l’abaissement moderne du jus in bello.
(2) « Le statut des armes nucléaires en droit international », dans German Yearbook of International Law, vol. 25, 1982.

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