Sciences et techniques - L'apport des réalisations spatiales à la défense
Depuis la fin des vols APOLLO et malgré le regain d’intérêt apporté par le vol commun APOLLO-SOYOUZ de juillet 1975, l’opinion publique manifeste une grande indifférence pour l’actualité spatiale. L’espace a cependant ouvert à la science un champ considérable de recherche et a permis d’importantes découvertes et réalisations dans tous les domaines : observation de la terre, géologie, météorologie, télécommunications, navigation, astronomie, cosmologie, médecine, biologie, défense, etc. Nous voudrions seulement, ici, faire l’inventaire des progrès accomplis dans les domaines scientifiques intéressant les armées (navigation, météorologie, télécommunications) et signaler les applications militaires des satellites artificiels.
Les satellites et la navigation
Les marins et les aviateurs ne pouvaient manquer de s’intéresser aux services que les satellites étaient capables de rendre pour la localisation des navires et des avions. Le premier SPOUTNIK à peine placé sur orbite, des suggestions précises étaient avancées concernant un satellite de navigation. De nombreux essais étaient effectués dans le domaine des possibilités d’utilisation à la navigation des satellites artificiels : « tracking » astronomique (essais du H. Poincaré), mesures de la distance (expérience allemande « Meteor » avec satellite américain ATS 3) satellites stationnaires système hyperbolique « Navstar »… Nous nous bornerons à donner rapidement le principe et les applications du système doppler TRANSIT de couverture mondiale, opérationnel aux États-Unis depuis 1964, largement utilisé par l’US Navy et la marine marchande depuis 1967 et auquel la France s’est rattachée.
Le système Transit
Un satellite TRANSIT est placé sur une orbite circulaire et polaire (vitesse uniforme et couverture mondiale) à 1 100 km d’altitude (longue durée de vie et bonne écoute doppler). Comme il est nécessaire de connaître avec une grande précision la position sur orbite, plusieurs stations de poursuite mesurent les coordonnées orbitales qui sont transmises à une station pilote dite « d’injection ». Cette dernière calcule la position exacte du satellite et lui transmet les éphémérides (distance à la Terre, latitude, longitude), qu’il garde en mémoire. Le satellite émet toutes les deux minutes un message modulant deux ondes de fréquence très stables proches de 150 et 400 MHz. Ce message fournit les éléments nécessaires à la détermination de l’heure et de la position du satellite. La station réceptrice embarquée reçoit ces signaux et mesure le glissement doppler les affectant. La comparaison avec l’effet doppler qui devrait être observé pour la position estimée permet le calcul automatique et l’affichage du point à l’aide d’un calculateur et d’une imprimante. La précision nécessaire pour la détermination et l’entretien de l’estime conduit naturellement à associer l’ensemble TRANSIT à une centrale inertielle. Le système complet de navigation par satellites à défilement est constitué par cinq satellites espacés de telle façon que la fréquence de passage au-dessus d’un point quelconque du globe soit en moyenne d’un satellite par heure, chaque satellite étant visible vingt minutes environ. C’est donc un système non continu mais qui, associé à une centrale inertielle de navigation, offre une périodicité largement suffisante.
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