Les dossiers noirs de l’industrie française
Dans cet ouvrage les auteurs qui ont eu, soit dans l’administration, soit dans le secteur privé, à connaître des problèmes évoqués, retracent la difficile histoire de ces grands dossiers industriels.
Dans la 1re partie, ils présentent une étude, étayée par de nombreuses précisions chiffrées, de la période « glorieuse » (1945-1974), puis de la période du « redéploiement industriel » (1974-1981), enfin de celle qui a débuté avec l’alternance de 1981. Au terme des « trente glorieuses », l’industrie française, tout en se situant dans le peloton de tête, demeure particulièrement fragile : nos entreprises sont loin d’avoir des positions dominantes sur les marchés très concurrentiels face aux grands groupes étrangers, et notre industrie présente une compétitivité moyenne dans la plupart des secteurs, la rendant ainsi très vulnérable en cas de crise.
L’ouvrage formule quelques critiques pour la période de redéploiement : gestion à courte vue des secteurs en déclin, système d’aides aux entreprises qui apparaît comme un recyclage des ressources prélevées sur celles-ci par des transferts sociaux sans cesse croissants, perception tardive des mutations technologiques. Les équipes au pouvoir depuis 1981 voient bien l’ampleur de ces mutations, mais dans un 1er temps, font trop confiance à leur capacité de sauver les secteurs en déclin avant d’amorcer un redressement qui se marque par diverses initiatives (notamment plan Eurêka pour promouvoir des projets de coopération européenne en matière de techniques de pointe).
La seconde partie retrace l’histoire des grands dossiers dont le nom est revenu souvent dans l’actualité : Creusot-Loire, sidérurgie, industries navales, textile, automobile, papier, électronique, informatique, productique, composants électroniques. Le dernier chapitre « Perspectives », recense les principaux axes des efforts à déployer et propose quelques solutions face à l’offensive mondiale de puissances économiques telles que les États-Unis et le Japon.
Cet ouvrage, qui incite le lecteur à la réflexion, se signale par son impartialité pour saisir, dans son intégralité, la situation des grands secteurs en crise.