Les apprentis sorciers du développement
En dépit d’une croissance économique réelle dans à peu près tous les pays du Tiers-Monde, en dépit même d’importantes transformations structurelles et malgré des taux d’investissements non négligeables dans le secteur rural, la persistance de la pauvreté rurale a quelque chose de frappant.
Serge Michailof, qui dispose d’une longue expérience du terrain, y voit la conjonction des modes d’intervention de l’État inadaptés, de technologies inappropriées et de politiques économiques contestables. Il dresse le bilan de maintes expériences de développement rural (coopératives au Bénin, Ujamaa en Tanzanie, Nord-Est brésilien, autogestion algérienne). Il étudie le rôle des technologies non conventionnelles en Inde et en Chine. La dernière partie de son ouvrage est un passage au crible serré des politiques étatiques dans le secteur rural. Sa pensée est dense, ses exemples fort bien choisis.
Serge Michailof ne plie pas et esquisse quelques voies d’action : desserrement de la contrainte foncière, limitation du transfert vers les villes, édification d’une industrie pourvoyeuse d’emplois, décentralisation et démocratisation du secteur rural.