Annuaire du Tiers-Monde : Droit et politique
On doit saluer la reprise de la publication de l’Annuaire du Tiers-Monde, dont le 6e volume couvre les années 1979 et 1980. Fidèle à sa tradition, il comprend d’une part le compte rendu de l’un des colloques organisés par l’Afetimon (Association française pour l’étude du Tiers-Monde) en 1980 à Toulouse sur « Transport aérien et nouvel ordre international ». On trouvera là diverses communications sur la participation du Tiers-Monde au développement du transport aérien, la situation du trafic marchandises, le développement des équipements et les besoins du Tiers-Monde, la coopération Nord-Sud enfin, dans ce domaine (accords de trafic, coopération technique compagnies conjointes, filiales et mixtes). Voici un ensemble de données précieuses sur un secteur dont le rôle économique, politique ou stratégique n’a nul besoin d’être souligné.
Les deux tiers du reste de l’annuaire sont consacrés aux chroniques habituelles – problèmes intérieurs du Tiers-Monde avec l’étude de l’évolution constitutionnelle – les élections – les partis et forces politiques – les mouvements de libération et l’administration publique. Sur tous ces domaines, sans être exhaustifs, les rédacteurs couvrent un vaste champ d’investigation et apportent des précisions très utiles. On appréciera l’étude sur l’Armée et le pouvoir, tant ce phénomène est central à la compréhension du fonctionnement des sociétés du Tiers-Monde. Les problèmes internationaux font l’objet de développement plus nourri encore : Nations unies et Tiers-Monde, CEE (Communauté économique européenne) – Tiers-Monde et information, coopération internationale où l’on note une étude intéressante sur la coopération soviétique. La revue des conflits internationaux et l’étude très complète des organisations internationales sont particulièrement utiles. Il en est de même des divers aspects juridiques ayant trait aux « États nouveaux ». Peut-être la partie documentaire où l’on est en présence d’un choix éclectique de textes, documents, traités et la bibliographie pourraient faire l’objet d’une attention plus soutenue.
Mais on doit rendre hommage au travail d’une équipe restreinte qui a eu à sélectionner dans une masse énorme de faits et une documentation surabondante. Il est réconfortant de voir la poursuite d’un instrument unique en langue française sur le Tiers-Monde, en réalité trois quarts du monde dont maintes réalités sont encore largement méconnues. ♦